L'annonce aurait été faite par un haut cadre d'Al-Qaïda en Syrie. Le jihadiste breton David Drugeon aurait été tué à Alep lors d'une frappe au cours du dernier ramadan. Le père du jeune Vannetais se pose des questions sur l'annonce de cette mort, révélée un 11 septembre.
C'est David Thomson, un journaliste de RFI, auteur d'un livre sur les Français jihadistes, qui relate l'information. Selon lui, le saoudien Sanafi al Nasr (Abdel Mushen al Sharekh), vétéran d'Al Qaeda Central et cadre du "groupe Khorassan" aurait annoncé la mort du jeune Breton, qui se faisait appelé Hamza al Faransi.
Un haut cadre d'Al Qaeda en Syrie annonce la mort dans une frappe à Alep du Français David Drugeon (Hamza al Faransi) pic.twitter.com/b9hwPWVXl0
— David Thomson (@_DavidThomson) 11 Septembre 2015
Annonce du saoudien Sanafi al Nasr (Abdel Mushen al Sharekh), vétéran d'Al Qaeda Central et cadre du "groupe Khorassan"
— David Thomson (@_DavidThomson) 11 Septembre 2015
Le journaliste précise que le cadre d'Al-Qaïda ajoute que cette frappe s'est déroulée à l'ouest d'Alep pendant le ramadan (entre le 18 juin et le 17 juillet). Sanafi al Nasr explique qu'avant la Syrie, le Breton de 25 ans était passé par l'Afghanistan et qu'il était expert en explosifs. De même il confirme que David Drugeon "avait survécu miraculeusement a une frappe de la coalition à Idlib quelques mois avant".
Déjà annoncé mort en novembre dernier
Considéré comme une cible privilégiée pour les services de renseignements américains, le Français était "the french bomber" du groupe Khorassan. Le 6 novembre dernier les autorités américaines avaient évoqué la probabilité d'avoir tué David Drugeon lors d'un bombardement ciblé. Une information démentie un mois plus tard, le jeune homme grièvement blessé ayant réussi à se faire évacuer par les jihadistes.
Aucune confirmation officielle
Contacté ce vendredi matin, Patrice Drugeon, le père du jeune vannetais, n'a aucune information et "aucune confirmation officielle de la mort de son fils". Il "oscille entre le doute et la douleur". Mais comme il tient à le préciser, "Je me suis blindé depuis son départ". Entre les annonces de sa mort et les démentis, Patrice Drugeon tient à rappeler que "Même si il a pu faire des atrocités ou participer à des attentats, le "french bomber" comme les américains l'appelle, ça reste ma chair".
Pour le père de "Daoud", ce n'est pas un hasard si la révélation de la mort potentielle de son fils intervient ce vendredi 11 septembre, 14 ans après les attentats du World Trade Center. Pour lui, Al-Qaïda aurait pu le faire savoir avant puisque la frappe aurait eu lieu il y a près de deux mois, mais l'organisation terroriste cherche à faire savoir qu'elle existe toujours.
Parti rejoindre le jihad en 2010
David Drugeon a grandi dans le quartier de Ménimur, à Vannes, avec son père, contrôleur de bus et sa mère. Il se converti à l'Islam vers 13-14 ans quelques temps après son frère et le divorce de ses parents. A 19 ans, il fait un premier voyage en Egypte puis en Afghanistan et au Pakistan, où il rejoint Al-Qaïda. Il s'était ensuite installé en Syrie, lorsque celle-ci est devenue à son tour "terre de jihad".