Il avait posté des photos en djellaba avec la légende "en route pour le jihad". Son employeur s'en émeut. L’éducateur, qui travaille avec des enfants souffrant de troubles du comportement, a été licencié. Il plaide la blague et dit avoir voulu provoquer un débat.
Floriano a 46 ans. Il travaille dans le Cher comme éducateur dans un organisme qui accueille des enfants présentant des troubles du comportement.
Une photo postée en septembre après une soirée arrosée : son employeur ferme les yeux
Il explique avoir, en septembre, "juste déconné sur Facebook (...) pour plaisanter à l’issue d’une soirée costumée un peu trop arrosée ". Son employeur, l'Ugecam Centre accepte de passer l'éponge une première fois, mettant ce dérapage sur le compte d'une "blague de mauvais goût, le temps d'une soirée".Deux autres photos d’hommes en armes, postées en octobre : il est licencié
Mais l’éducateur n’en restera pas là. Le directeur de l'organisme, Philippe Debroye, découvre deux autres photos publiées début octobre : sur la première, un homme cagoulé, avec une inscription arabe sur le torse, est en posture de tir avec deux armes automatiques. Sur la seconde, un homme en survêtement porte une arme de guerre et des dizaines de munitions.Pour Philippe Debroye, son salarié "fait l'apologie, banalise et justifie le djihad", ce qu'il juge "incompatible" avec une fonction d'éducateur, chargé de jeunes exclus de l'école à cause de troubles du comportement ou ayant des comportements inadaptés.
"Ce n'était pas de la propagande" assure l'éducateur
"Ils peuvent dire ce qu'ils veulent, mais ça ne fait pas de moi un terroriste. Ce n'était pas de la propagande pro-islamiste", assure de son côté l'éducateur. "J'espérais que cela fasse réagir des gens et que cela provoque un débat, mais ça n'a pas été le cas. Si j'avais su que ça pouvait m'amener à être licencié, je ne l'aurais certainement pas fait", ajoute-t-il, en annonçant qu'il va contester son licenciement devant les prud'hommes. Son avocat met l'accent sur le fait que le Conseil de discipline avait voté unanimement contre le licenciement de son client.Le reportage de J-P Aubry et G.Grichois :