Mission Rosetta : le réveil du robot Philae

En hibernation depuis sept mois, Philae s’est finalement réveillé le week-end dernier. Six minutes de contact ont suffi pour transmettre des données aux scientifiques. Une de nos équipes a rencontré les scientifiques orléanais.

Largué par l’orbiteur Rosetta le 12 novembre 2014, le petit robot européen Philae repose depuis sur la surface de la comète "Tchouri". Echoué au pied d’une falaise avec une de ses trois pattes en l’air, le robot est resté endormi durant sept mois faute de soleil pour recharger ses batteries. Le week-end dernier, Philae a recommencé à communiquer avec Rosetta et donc avec la Terre.

"C’est une énorme nouvelle" explique Michel Tagger du Laboratoire de Physique et Chimie de l’Environnement de l’Espace de l’Université/CNRS d’Orléans. "Elle va nous raconter l’histoire de la formation de la comète. Elle va nous dire de quoi elle est constituée en la sondant de l’intérieur comme un scanner ou un IRM".

Comprendre l'évolution du système solaire

L’objectif de cette mission de l’Agence spatiale européenne (ESA) est de mieux comprendre l’évolution du système solaire depuis sa naissance, les comètes étant considérées comme des vestiges de la matière primitive.

Après son atterrissage, le robot avait travaillé 60 heures grâce à l’énergie fournie par ses piles. Il n’avait ensuite pas reçu assez de lumière pour permettre à ses batteries solaires de fonctionner et d’envoyer des données. Dans la nuit de samedi à dimanche, Philae a créé la surprise en parvenant à entrer en contact durant deux minutes avec la sonde Rosetta. Il a réussi la nuit suivante à communiquer une deuxième fois pendant quatre minutes.

Rapprocher Rosetta de Philae

La communication entre Rosetta et Philae dépend de la lumière mais aussi de leur position. Rosetta qui a largué Philae après dix ans de voyage dans l’espace est actuellement située à 180 kilomètres de lui. Il faudrait qu’elle se rapproche de la comète pour entrer plus facilement en contact. Mais modifier le plan de vol de la sonde signifie prendre davantage de risque car la comète, en se rapprochant du soleil, rejette de plus en plus de gaz et de poussières. "Tchouri" se situe actuellement à 210 millions de kilomètres de l’astre.

"Philae va pouvoir rapidement nous dire comment sont émis les jets de gaz et de poussières. Ce n’est que le début d’une pelote d’informations que l’on va dérouler durant des années pour exploiter les résultats" précise Michel Tagger.

Avant de pouvoir envoyer des commandes au robot (15 minutes de communication minimum sont nécessaires), les scientifiques vérifient que son "cerveau" fonctionne bien. Une fois qu’ils en seront assurés, ils lui donneront l’ordre de forer la surface du noyau de la comète dans l’espoir de trouver des molécules organiques qui ont pu jouer un rôle dans l’apparition de la vie sur Terre.

Reportage de M. Demazure et I. Racine
Intervenant: Michel Tagger, Laboratoire de Physique et Chimie de l'Environnement et de l'Espace - Université/CNRS d'Orléans

 

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