François Baroin, sénateur-maire (UMP) de Troyes, a été élu ce mercredi, pour trois ans, président de l'Association des maires de France (AMF).
Sur les 5.278 votants, l'ancien ministre, qui était seul candidat, a obtenu 4.136 voix, soit 78,36%. Il y a eu "1.142 abstentions, votes blancs", a annoncé à la tribune le superviseur des opérations électorales. Le taux de participation s'est élevé à 62,4%, puisque le nombre d'inscrits était égal à 8.458.
Par ailleurs, 4.693 maires ont voté pour la liste unique du bureau de l'association, comptant autant de représentants de la gauche que de la droite. 123 votes contre et 462 votes blancs ont été décomptés. Une réunion du bureau se tiendra le 11 décembre, a précisé la direction de l'AMF, pour entériner la reconduction du socialiste André Laignel au poste de premier vice-président délégué, soit le numéro deux de l'association.
Qui est François Baroin ?
Sur la scène politique, François Baroin détonne. Quand les autres quadras de son camp se bousculent dans les médias ou font assaut d'amabilités envers Nicolas Sarkozy, il trace discrètement un chemin ambitieux qui passe par la présidence de l'Association des maires de France. Il a été élu mercredi à la tête de cette puissante organisation qui réunit les élus les plus appréciés des Français, devenant ainsi le premier maire de France.Apollinaire ou Churchill
Fils du très charismatique Michel Baroin, grand maître du Grand Orient de France et fondateur de la Fnac mort dans un accident d'avion en Afrique en 1987, il a aussi un père spirituel : Jacques Chirac, grand ami de Michel, qui avait fait de François son éphémère porte-parole de gouvernement en 1995. Six mois plus tard, il était éjecté par le Premier ministre dans le train des "Juppettes". De quoi nourrir une rancune tenace à l'égard d'Alain Juppé. Est-ce une des raisons qui l'ont conduit à se muer en sarkozyste convaincu ? "Sarkozy est trente coudées au-dessus de nous", affirmait-il à l'AFP en 2013. Un an plus tard, le 14 septembre, avant même la déclaration de candidature de l'ex-chef de l'Etat à la présidence de l'UMP, il lui proclamait son soutien. L'élection à la tête du mouvement "vaut primaires", ajoutait-il un peu plus tard.Nicolas Sarkozy ne cache pas l'affection qu'il lui porte et on lui prête même l'intention d'en faire son Premier ministre s'il revenait à l'Elysée en 2017. "Sarkozy a un boulevard devant lui" mais "'il faut se débarrasser de Buisson", confiait-il également en 2013, à propos du sulfureux conseiller de l'Elysée venu de la droite extrême, désormais considéré comme un traître par l'ex-chef de l'Etat. Républicain pur et dur, de droite modérée, il s'est violemment opposé à Jean-François Copé et à sa "droite décomplexée". Il n'a pardonné au député-maire de Meaux ni "le pain au chocolat", ni son élection acquise par tricherie selon lui de la présidence de l'UMP fin 2012.
Celui qui a sur son bureau des ouvrages d'Apollinaire, d'Hugo mais aussi de Churchill dit de lui-même: "ma nature, c'est de mettre de l'huile dans les rouages, pas sur le feu".