Cas confirmés de fièvre catarrhale en Corse

Treize ans après avoir été repéré en Corse, le virus de la fièvre catarrhale a été identifié sur trois troupeaux dans l'Extrême-sud de l'île a indiqué dans un communiqué officiel la préfecture de Corse vendredi 6 septembre, après une fuite de l'information quelques heures plus tôt. 

L'identification de l'un des sérotypes du virus de la fièvre catarrhale  sur plusieurs troupeaux d'ovins dans l'extrême-sud de l'île inquiètent tous les éleveurs.
Dans la plaine orientale, à Ghisonaccia, ce samedi 7 septembre, la chambre régionale d'agriculture organisait une réunion d'urgence.

Maria-Felicitada Luciani, élue à la chambre régionale d'agriculture; Thomas Clément, chef de service Régional de l'alimentation de Corse


3 cas avérés en Corse-du-Sud, 1 supposé en Haute-Corse

L'information a été révélée vendredi en fin de matinée par le président de la Chambre régionale d'agriculture (CRAC), Joseph Colombani. Contactée par la CRAC, la Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt de Corse (DRAAF) avait bien confirmé la présence de cas, sans vouloir commenter officiellement l'information.

Joseph Colombani a indiqué avoir été averti d'une suspicion de cas de FCO sur un troupeau de brebis dans la région d'Alistro, en Haute-Corse. Les autres cas concernent les troupeaux de quatre éleveurs dans la région de Bonifacio. Au total plus de 600 brebis.

La préfecture reconnaît avoir été alertée "la semaine dernière de la présence chez certains ovins de symptômes évoquant ceux de la fièvre catarrhale ovine (FCO), dans trois élevages de l’extrême-sud de la Corse-du-Sud".

"Cinq autres élevages situés dans le même périmètre géographique que les trois premiers ont depuis étaient placés sous surveillance", précise la préfecture dans son communiqué

Il s'agirait de cas de fièvre catarrhale ovine (FCO) de sérotype 1, a précisé Joseph Colombani, président de la Chambre régionale d'agriculture de la Corse (CRAC).

Une réunion serait prévue vendredi 13 septembre à Paris, au Ministère de l'Agriculture. L'organisation d'une campagne de vaccination destiné à lutter contre le sérotype 1 devrait y être évoqué.

"L'Etat est prêt à sacrifier quelques brebis corses sur l'autel de l'économie française" estime Joseph Colombani

"L'Etat ne nous prend pas au sérieux" a déclaré  Joseph Colombani pour qui "plus on va vite, plus on limite la casse". "Pour les éleveurs touchés, c'est une catastrophe, les troupeaux sont perdus, mais ce qu'il faut, c'est sauver les autres". "Mais pour ça il faudrait que la France reconnaisse les cas" déplore -t-il.

Le 14 décembre 2012, la France a été officiellement déclarée indemne de fièvre catarrhale ovine. "Si elle devait perdre ce statut, la France ne pourrait plus faire partir ses veaux à l'engraissement, comme c'est le cas en Italie, les enjeux sont clairement économiques" a dénoncé le président de la Chambre régionale d'agriculture, pour qui "l'Etat est prêt à sacrifier quelques brebis corses sur l'autel de l'économie française".

Fin 2008, 32.000 foyers déclarés en France

La fièvre catarrhale est apparue pour la première fois en 2000 en Corse. La maladie s’était ensuite propagée à l’ensemble du territoire métropolitain, frappant des dizaines de cheptels. Fin 2008, on estimait à 32.000, le nombre de foyers déclarés sur l’ensemble du territoire métropolitain.

La fièvre catarrhale (ou maladie de la langue bleue bluetonge) est une maladie virale non contagieuse, transmise par des moucherons, touchant les ruminants sauvages ou d'élevages, mais principalement les moutons, moins souvent les chèvres, bovidés et cervidés.

S'agissant d'un virus, il n'existe encore aucun traitement efficace. La prévention est assurée par la mise en quarantaine des exploitations touchées, l'euthanasie des animaux touchés, la vaccination et le contrôle de l'insecte vecteur.

 

La fièvre catarrhale ovine (FCO)
La fièvre catarrhale du mouton ou maladie de la langue bleue  (Bluetongue) est une maladie virale non contagieuse qui touche les ruminants domestiques et sauvages (essentiellement les ovins mais aussi les bovins, les caprins, les buffles, les antilopes, les cerfs, les wapitis et les camélidés).

L’infection se transmet par de petits insectes piqueurs appartenant à certaines espèces du genre Culicoides.

Le virus responsable de la maladie fait partie de la famille des Réoviridés.

Vingt-quatre sérotypes différents ont été identifiés et le pouvoir pathogène du virus varie considérablement d’une souche à l’autre.

La sévérité de la maladie est fonction de l’espèce animale infectée.
Les symptômes les plus graves touchent les ovins, provoquant perte de poids, chute de la production de laine et mortalité.

Chez les ovins très sensibles, la morbidité peut atteindre 100%. La mortalité varie entre 2 et 30% en moyenne mais peut aller jusqu’à 70%. (Source: http://www.oie.int) 

Sur l'actualité de la FCO, consulter la plateforme d'épidémiosurveillance de la santé animale  ainsi que le site officiel de l'Organisation Internationale des Epizooties (OIE) 
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