Une soixantaine de personnes, élus, représentants de pêcheurs, organismes de protection du littoral s'est réunie à la mairie de Bastia lundi 21 juillet pour évoquer le passage du Concordia près des cotes corses, exigeant des garanties de sécurité pour le dernier voyage du navire.
Les participants souhaitent alerter l'opinion publique sur le danger que représente un tel trajet dans une mer fermée, qui représente 0,7% des mers et concentre 47% du trafic maritime.
Représentants des pêcheurs, des organismes de protection du littoral, maires des communes du cap, élus politique de tout bord, tous sont venus dénoncer l'attitude des autorités italiennes, qui ont choisi de "ne pas considérer l'avis de la Corse et du peuple corse".
Le risque de pollution est pourtant bien réel: "Il reste de source officielle 163 tonnes d'hydrocarbure, 12 tonnes de produits toxiques confinés et 150.000 mètres cubes d'eau de mer polluée à l'intérieur du navire" a expliqué Gilles Simeoni, maire de Bastia.
Tour de table
Au cours d'un tour de table, les élus et les représentants ont pris la parole. Pour les pêcheurs, Gérard Romiti de la Pru'dhomies de la Haute-Corse "une catastrophe mettrait à terre tous les efforts de pêche en Méditerranée." "La position de la Corse doit être respectée" a indiqué le président du Conseil Général de la Haute-Corse, Joseph Castelli. Francis Riolacci, élu de la municipalité bastiaise a requis des mesures de protection pour le port de Bastia et le Cap Corse.Mais c'est Gilles Simeoni, le maire de Bastia qui s'est fait le plus offensif, refusant l'appareillage du Concordia "tant qu'il n'est pas vidé" et juge que le navire est "une bombe flottante."
#Corse - "Le #Concordia ne doit pas appareiller tant qu'il n'est pas vidé ou que l'on nous explique pourquoi c'est impossible" G.Simeoni
— France 3 Corse (@FTViaStella) 21 Juillet 2014
Une flottille citoyenne pour surveiller le Concordia
Les participants ont décidé de la constitution d'une "flottille" de pêcheurs et de plaisanciers chargés "d'observer l'opération". Parallèlement, tous les élus réclament des garanties techniques officielles du gouvernement italien quant à la réussite de l'opération. "On ne peut pas se contenter des 80% de chances de réussite dont on parle actuellement, et encore si la matéo est bonne".Ségolène Royal à la rescousse?
Dans un communiqué, la ministre de l'Ecologie et du développement durable Ségolène Royal a fait part de son partage "des préoccupations des élus de Corse, des associations, des entreprises et des habitants concernant la grande proximité du passage du convoi «Costa Concordia» avec le Cap Corse".La ministre a fait part au maire de Bastia de son soutien à l'initiative de la démarche de mobilisation insulaire. Elle a indiqué se rendre à bord du navire de Soutien d'Assistance et de Dépollution "Jason", lors du passage du Concordia.
#Corse #concordia - La ministre de l'environnement Ségolène Royal sera à bord du navire antipollution Jason lors du passage du Concordia
— France 3 Corse (@FTViaStella) 21 Juillet 2014
A l'issue de la réunion à Bastia, les élus bastiais se sont félicités de la mobilisation transpartisane qui a émergé
Mobilisation générale en Mairie de #Bastia #Concordia #corse #risque #pollution pic.twitter.com/a9YkbK96Xl
— Gilles Simeoni (@Gilles_Simeoni) July 21, 2014
Cette mobilisation des élus,de la société civile à l'initiative de @Gilles_Simeoni démontre combien l'environnement est un enjeu partagé
— E. De GENTILI (@degentili) July 21, 2014
Reportage: Solange Graziani et Eric Proenca