L’audience concernant l’annulation de l’élection municipale d’Ajaccio aura lieu jeudi devant le tribunal administratif de Bastia. Le rapporteur public demande que l’élection soit « totalement ou partiellement annulée en raison de manœuvres frauduleuses ».
L’élection municipale d’Ajaccio pourrait être annulée pour « manœuvres frauduleuses ». C’est en tous cas ce que requiert le rapporteur public. Son avis est suivi par le juge administratif dans la plupart des cas. Mais rien n’est encore joué.
A Ajaccio, la liste du député UMP Laurent Marcangeli l’avait emporté sur celle conduite par le maire sortant Simon Renucci (CSD). Cependant, le ministère public a noté « qu’une manœuvre frauduleuse » a été constatée lors de ces élections.
Les conclusions du rapporteur public seront exposées jeudi 16 octobre à 9h30 lors de l’audience qui se tiendra devant le tribunal administratif de Bastia.
L’annulation de l’élection municipale entraînerait, selon le rapporteur, celle des élus de la communauté d’agglomération du pays ajaccien.
Les procurations au coeur de l'affaire
L’ancien maire Simon Renucci avait alerté le préfet de Corse et le procureur de la République, deux jours avant le second tour, pour demander l’annulation du scrutin.
Principal élément pointé du doigt : les 2 380 procurations. Soit 9 % du corps électoral, un nombre particulièrement élevé. L’entourage de l’ancien maire conteste la validité de plus de 300 procurations. Le soupçon porte sur la régularité des signatures mais aussi sur un éventuel achat de votes. Des secours auraient été octroyés par le département, dont la majorité de droite a appuyé le vainqueur.
Cette procédure devant le tribunal administratif est distincte de l’enquête préliminaire pour fraudes présumées aux procurations et à l’aide d’urgence du département.
L’enquête préliminaire ouverte par le parquet a déjà donné lieu à des perquisitions notamment à la mairie mais aucune information judiciaire n’a été ouverte pour le moment.
Face à cette situation, le maire d’Ajaccio, Laurent Marcangeli se montre serein. Simon Renucci, de son côté, affirme partir confiant.