Face au refus de François Tatti de démissionner les maires de la Communauté d’agglomération de Bastia reprennent la main encadrant de près la «présidence». Un pis-aller faute de pouvoir destituer leur encombrant "allié"...
François Tatti fait de la résistance. Et comme souvent les grands discours et les effets d’annonce se heurtent à la réalité politique.
Les maires de la CAB – tous sauf celui de Furiani – emmenés par Gilles Simeoni ont joué les gros bras en demandant la démission de celui qu’ils avaient installé au perchoir de la communauté d’agglomération.
Mais celui-ci – bien agrippé – ne comptait pas lâcher sa proie 9 mois avant les territoriales et répliquait de manière cinglante à Gilles Simeoni : démissionne d’abord et je suivrais après.
Le hic c’est qu’il est très complexe pour ne pas dire impossible de démettre le président de la communauté d’agglomération de ses fonctions. Un vote peut lui enlever ses délégations, un vote contre le budget bloquer l’institution, mais le résultat aurait compromis tout le monde, les administrés en tête.
L’absence de collaboration de François Tatti à sa « mise à mort » et les faibles possibilités de le destituer ont semble-t-il été mal anticipées par les maires frondeurs. Une erreur qui les a conduit aujourd'hui à devoir reculer et ranger au placard leur injonction de démission...
Aujourd’hui ils tentent en effet de reprendre la main en imposant ce qui s’apparente à une « mise sous tutelle » de la présidence Tatti. Là où on écrit budget de fonctionnement encadré, il faut lire tu n’embaucheras point. Nouvelle gouvernance avec prise de décision collégiale et transparence : dans l’opacité tu ne décideras point.
En clair les commandements des 5 maires de la CAB disent à François Tatti nous décidons et tu exécutes…
Celui-ci dans un communiqué essaie de retourner ce rappel à l’ordre virulent en « séance de travail à l’esprit constructif ». Mais il est contraint de voter un budget municipal contre lequel il avait tempêté en séance publique il y a quelques semaines. Bref de rentrer dans le rang.
Réconcilier l'irréconciliable
Le désaccord qualifié d’ « irréconciliable » par Gilles Simeoni et 3 autres maires de la CAB qui rappelaient que François Tatti avait « perdu la confiance de la majorité bastiaise » semble désormais oublié… Difficile à croire.
Les apparences sont sauves mais la survie de l’union bastiaise est plus imposée par l’impossibilité d’obliger François Tatti à démissionner que par un amour retrouvé. Et rien ne permet d’affirmer qu’avant les territoriales les frictions au sein de la municipalité mais aussi celles liées à la gestion de la CAB ne vont pas ressurgir…
Et en pleine campagne la marge de manoeuvre pour rappeler à l'ordre le président de la CAB sera encore plus réduite...