Une des priorités de la justice actuellement : le trafic de drogue, celui d'envergure ou celui de proximité. Depuis le début de l'année, policiers et gendarmes démantèlent de petits réseaux et procèdent à des contrôles plus surprenants : celui des personnels navigants dans les aéroports.
Des petits réseaux démantelés
Depuis début 2015, de petits réseaux de trafiquants ont été démantelés par la police et la gendarmerie sur l’île. Cette semaine, quatre hommes ont été mis en examen pour un trafic à Folelli, d’autres arrestations ont également eu lieu à Bastia.Au total : sept personnes interpellées et mises en examen en Casinca. Arrêtées lundi 13 avril dans la région de Folelli, elles sont accusées d’avoir écoulé chaque semaine assez de drogue pour s’assurer des revenus substantiels :environ 4200 euros en liquide.
" On est sur un public de jeunes entre 20 et 30 ans, qui vont faire, en dehors des poursuites engagées contre les trafiquants mis en cause, l’objet de poursuites individuelles pour ces mêmes faits " (Chef d'escadron Grégoire Demezon, Commandant de la compagnie de gendarmerie de Bastia).
Lutte anti-drogue : une priorité pour les autorités
A la Citadelle de Bastia, une autre enquête menée par la police a permis d’interpeller quatre personnes, toujours pour trafic de stupéfiants. Ces deux opérations succèdent à deux autres à Corte et en Balagne.
Le procureur de la République de Bastia, Nicolas Bessone, qui a fait de la lutte contre la drogue une priorité s’est félicité de ces différentes opérations. Ces actions ont démarré au niveau des consommateurs, et l’idée est de remonter aux intermédiaires pour ensuite interpeller " le sommet de la pyramide ". Pour ce travail, la volonté affichée est de mobiliser les forces de justice, de police et de gendarmerie.Une centaine de grammes de résine de cannabis, une centaine de grammes d’herbe, et une balance de précision ont été saisies au cours des perquisitions.
Alors que les attentats marquent le pas et que les assassinats sont moins nombreux depuis le début de l’année, les forces de l'ordre concentrent donc tous leurs efforts sur le trafics de stupéfiants. En Haute-Corse, quasi chaque micro-région est visée par une enquête. Le but : faire comprendre aux trafiquants qu'ils ne bénéficieront d'aucune impunité.
Dans les aéroports également
La volonté politique ne s’arrête pas là. Des opérations de contrôle anti-drogue ont également lieu dans les aéroports, comme par exemple mardi soir à l'aéroport d'Ajaccio. Pas sur le public imaginé - les voyageurs – mais sur le personnel navigants de l’avion de Marseille cette fois.A la fin de leur service, le personnel navigant de l’avion de Marseille a fait l’objet d’un contrôle de stupéfiants, avec le chien de la gendarmerie, ce qui n’a pas manqué d’étonner le personnel. Un contrôle inopiné, une première en 20 ans pour certains, qui ne s’en sont néanmoins pas offusqués. Une fois les passagers débarqués, l’appareil a été entièrement fouillé, aucune infraction n’a été relevée. Généralement, ce type d'opération concerne les voyageurs, mais cette fois, les autorités ont souhaité changer de cible.
Trois services mobilisés
Cette inspection est le fruit de la coordination de trois services sur réquisition du Procureur de la République Xavier Bonhomme : la douane, la gendarmerie des transports aériens, et la police aux frontières. Une opération de communication pour montrer que la lutte contre le trafic de drogue est une priorité, d’où l’importance des contrôles dans les aéroports ces derniers mois.
Après le personnel, ce sont les passagers de l’avion de Paris qui ont été contrôlés, dans le cadre du plan Vigipirate renforcé.Reportages de Pierre Simonpoli, Odile Bartelemy, Wendy Martini, Pierre Nicolas, Rémy Poirot et Ramsey Kinany.
Chef d'escadron Grégoire Demezon, Commandant de la compagnie de gendarmerie de Bastia ; Nicolas Bessone, Procureur de la République de Bastia
Pierrick Carsillo, personnel navigant ; Olivier-Pierre De Mazière\
Coordinateur des forces de sécurité ; Xavier Bonhomme\
Procureur de la République