La garde des Sceaux Christiane Taubira a reçu mercredi une délégation de l’Assemblée de Corse pour évoquer le rapprochement des détenus d'origine corse dans l'île et l'amnistie pour les condamnés nationalistes.
Cette délégation était composée du président du Conseil exécutif de Corse, Paul Giacobbi, des présidents de groupe politique de l’Assemblée de Corse et des représentants associatifs.
Pour les participants, l'ordre du jour, qui portait sur le rapprochement des détenus d'origine corse dans l'île, a été clairement pris en compte par Christiane Taubira. La ministre s'est engagée à faire personnellement avancer le dossier.
La question d'une amnistie pour les condamnés nationalistes a également été débattue. La garde des Sceaux a toutefois précisé ne pas avoir été mandatée sur le sujet.
"Christiane Taubira a tenu des propos ouverts. Nous jugerons sur pièces", a déclaré Jean-Guy Talamoni, président du groupe indépendantiste (Corsica Libera) à l'Assemblée de Corse.
La question de l'amnistie a été longuement évoquée. C. Taubira a tenu des propos ouverts. Nous jugerons sur pièces.
— Jean-Guy Talamoni (@JeanGuyTalamoni) May 20, 2015
355 personnes écrouées en Corse
Depuis mai 2012, 90 personnes originaires de Corse ont été affectées au centre de détention de Borgo dont 41 en provenance du continent, les 49 autres ayant été transférées d’une maison d’arrêt insulaire, selon les chiffres du ministère de la Justice. Au 1er mai 2015, 355 personnes sont écrouées en Corse.Cette réunion a été l’occasion de rappeler les critères objectifs sur lesquels se fondent les décisions de transfert vers le centre pénitentiaire de Borgo en Corse : attaches personnelles et familiales en Corse, condamnation définitive, longueur de la peine restant à exécuter, absence d’inscription au répertoire des détenus particulièrement signalés, période de sûreté achevée.
Reportage de Sébastien Luciani, Franck Rombaldi, Fabien Bernardini