Présidé par le préfet, le comité régional de l’habitat et de l’hébergement s'est déclaré favorable jeudi au rattachement de l’Office HLM de Corse du Sud (OPHLM 2A) à la Communauté d'Agglomération du Pays Ajaccien (Capa), non sans provoquer la colère des nationalistes.
Le comité régional de l’habitat et de l’hébergement a rendu jeudi un avis favorable à ce projet par 20 voix pour, 7 voix contre et 6 abstentions, conformément à la demande du conseil départemental de la Corse-du-Sud. Le conseil d’administration de l’OPHLM avait déjà émis un avis favorable le 12 juillet.
Mais à la veille de la constitution de la collectivité unique de Corse, à qui doit revenir au 1er janvier 2018 les compétences des deux départements, le vote est plutôt mal passé auprès des élus nationalistes actuellement au pouvoir.
Le président du Conseil exécutif et tête de liste aux territoriales Gilles Simeoni, est monté au créneau en séance publique envers le préfet, un extrait publié sur son compte Twitter, reprochant au préfet de Corse de s’être déclaré favorable à ce rattachement avant même le vote. Dans un communiqué Bernard Schmeltz a indiqué n'avoir donné que l'avis de la Direction générale des collectivités locales en faveur de la CAPA.
De là à dénoncer une orientation du scrutin, il n’y a cependant qu’un pas que le président de l’Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni a rapidement franchi.
Ma réaction en séance, en découvrant que le Préfet de #Corse remet en cause les engagements de @JMBaylet et la lettre et l'esprit de la loi pic.twitter.com/rbBIDNzs1B
— Gilles Simeoni (@Gilles_Simeoni) October 5, 2017
Une décision de bon sens qui en plus correspond au vote unanime des élus de la CAPA! La collectivité unique ne pourra pas tout gérer! https://t.co/wnCt9xckRc
— MA SANTONI BRUNELLI (@SANTONIBRUNELLI) October 5, 2017
De quoi reléguer en arrière plan la satisfaction des élus de la CAPA. En toile de fond, cette décision s’apparente à une nouvelle passe d’arme entre les nationalistes et l’Etat et renforce l’idée d’un dialogue qui apparait de plus en crispé avec le Gouvernement.
Les négociations menées pour garantir les ressources financières de la future collectivité unique de Corse, n’ont pas abouti lundi. La confirmation par le Premier ministre de la non-reconduction du fonds exceptionnel de 450 millions € accordés aux régions avait déjà crispé les débats lors de la Conférence des territoires, la semaine dernière.
"Il y a clairement une situation de rupture entre l’Etat et les régions de France que nous soutenons dans leur démarche", avait alors commenté Gilles Simeoni. La rupture semble consommée avec son représentant en Corse. Ce dernier avait tenu une conférence de presse commentant les dossiers de l'Assemblée de corse ce qui a provoqué la colère de son président qui a écrit un courrier au premier ministre.
Mon courrier au Premier ministre @EPhilippePM suite à la mise en cause des institutions de la Corse par le préfet. pic.twitter.com/Ubgow4xMVL
— Jean-Guy Talamoni (@JeanGuyTalamoni) October 3, 2017
Périmètre de compétence, budget de la nouvelle collectivité unique sont au cœur d'un bras de fer entre l'Etat et la majorité nationaliste qui a d'ores et déjà fixé dans sa feuille de route une autonomie dans les dix ans, de quoi sans doute agacer les représentants de l'Etat.