La police a procédé cette semaine à plusieurs centaines d'interpellations de migrants dans les Alpes maritimes, a déclaré le préfet des Alpes maritimes en annonçant un renforcement des points de contrôles.
215 interpellations ont eu lieu lundi, 305 mardi, 222 mercredi et 113 dans la matinée de ce jeudi, selon les chiffres annoncés par le préfet Adolphe Colrat lors d'un point de presse au péage de la Turbie, point sensible des passages de migrants sur l'autoroute A8, entre Nice et la frontière italienne.La plupart ont été réadmis en Italie, dès lors qu'ils ont été contrôlés dans une bande de 20 km le long de la frontière.
"Nous avons également, depuis le 8 mai, interpellé et déféré 6 passeurs, dont trois la nuit dernière, deux à La Turbie et un à Sospel", a noté aussi le préfet. Depuis le début de l'année, 54 passeurs ont ainsi été interpellés dans les Alpes-Maritimes et trois filières démantelées.
Le préfet a annoncé le rétablissement des points de contrôle fixes ou mobiles qui seront ouverts 24 heures sur 24, la mise en place de moyens humains supplémentaires ainsi que l'arrivée, dans le département d'un "commissariat mobile", qui a fait ses débuts jeudi au péage de La Turbie.
Les migrants tentent de passer par la France pour rejoindre l'Europe du Nord
"Cet outil permet à la fois d'entendre des personnes, de notifier des gardes à vue, d'effectuer des passages aux différents fichiers de la police et d'établir
les premiers éléments d'enquête", a souligné Jean-Philippe Nahon, directeur départemental de la Police aux frontières (PAF), qui coordonne l'ensemble du dispositif.
Cette arrivée massive de migrants, dont les trois quarts sont originaires de la corne de l'Afrique (Somalie, Ethiopie et Erythrée) et du Soudan est liée à la pression exercée sur les côtes italiennes, ou plus de 35.000 personnes ont pris pied depuis le début de l'année. Après avoir traversé la péninsule transalpine, les migrants tentent ensuite de passer par la France pour rejoindre l'Europe du Nord.
Le préfet des Alpes maritimes a évoqué "un drame humain à respecter", ne voulant pas oublier "l'enfer qu'ils ont vécu".
Dans un communiqué, Eric Ciotti, président du conseil départemental des Alpes-Maritimes, a demandé à l'Union européenne et à la France "d'agir et de prendre leurs responsabilités" notamment en mettant "en commun leurs moyens pour renforcer la surveillance de leurs frontières". (avec AFP)