Un jeune Grassois de 19 ans, déjà détenu pour apologie du terrorisme, a été condamné ce lundi à 4 ans de prison pour avoir ébouillanté un codétenu et agressé deux surveillants en août à la maison d'arrêt de Grasse.
Dans cet établissement où le personnel se plaint d'incidents quotidiens, le jeune homme, alors incarcéré depuis quinze jours, avait fait chauffer une casserole d'huile bouillante qu'il avait jetée à l'ouverture de sa porte de cellule le 1er août.
Un surveillant avait reçu quelques gouttes au visage et à l'avant-bras et c'est son co-détenu, de retour de la promenade, qui avait été grièvement brûlé au visage et hospitalisé. Trois jours après, il avait tabassé un surveillant avant d'être maîtrisé.
Il a été condamné à "quatre ans d'emprisonnement avec maintien en détention", a précisé à l'AFP Me Audrey Massei, avocate des surveillants. Le jugement est assorti de dommages et intérêts de plusieurs milliers d'euros à verser aux victimes. Le jeune homme était incarcéré depuis les faits à Aix-en-Provence.
Violences et menaces de mort sur une personne dépositaire de l'autorité publique
Né en 1997 à Cannes et domicilié à Grasse, il avait été placé le 16 juillet en détention provisoire, après avoir demandé un délai pour sa défense lors de sa comparution immédiate pour "apologie publique d'un acte de terrorisme" et "violences et menaces de mort sur une personne dépositaire de l'autorité publique".
Trouvé en possession d'un couteau en céramique après l'attentat de Nice le 14 juillet, il avait déclaré à des policiers: "Vous êtes tous des mécréants, mon frère de Nice est ridicule, ce qu'il a fait n'est rien à côté de ce que je vais vous faire au nom d'Allah".
Selon le syndicat SLP-FO, trois incidents se sont à nouveau produits récemment à Grasse. Un détenu a tenté de taillader un surveillant le 7 octobre et le lendemain, un autre a frappé un gardien. Le jour suivant, la fouille des détenus à la sortie de la cour a permis de récupérer de la drogue sur l'un d'eux, puis dans la cour, 9 téléphones portables, des chargeurs, de la drogue et un couteau en céramique.
Plus de 800 détenus sont hébergés pour 574 places, et 129 surveillants travaillent pour 146 postes, dénonce SLP-FO.
- Avec AFP -