La mobilisation initialement prévue contre la loi travail s'est transformée en démonstration de force et de soutien pour les salariés Alstom. Rendez-vous devant la maison du Peuple à Belfort. Près de 1000 personnes défilent derrière les "Alsthommes" placés en tête de cortège.
Bcp de monde à la maison du peuple de #Belfort! Le cortège #Alstom rejoint les anti #LoiTravail #Manif15Septembre pic.twitter.com/dMizX5Anxn
— Maxime Meuneveaux (@Maxmvx) 15 septembre 2016
Il s'agit de la 14e journée d'appel à l'abrogation de la loi travail acceptée par la CFDT mais rejetée, entre autres, par la CGT et FO. Des perturbations dans les transports et les services publiques sont à prévoir. Les syndicats organisent dans toute la France cette dernière journée de grèves et manifestations pour réclamer l'abrogation de la loi travail, qui aura déclenché des mois d'affrontements politiques et de conflit social sans faire plier l'exécutif. Des appels à la grève ont été lancés dans la fonction publique, à La Poste, chez Air France, France télévisions ou les intermittents du spectacle.
Dans les rues de Belfort, le défilé contre la loi travail s'est transformé en manifestation des "Alsthommes": près de 700 personnes selon la police, 1.000 selon la CGT sont parties à pied depuis l'usine. Parmi les manifestants, certains étaient en tenue de travail, casquette vissée sur la tête et veste rouge et grise aux couleurs du constructeur ferroviaire.
"La plupart des salariés d'Alstom sont dehors aujourd'hui, même ceux qui n'ont pas l'habitude de manifester", expliquait Pierre, plus de 30 ans passés à l'usine. "Nos familles vont nous rejoindre, il y a aussi beaucoup de retraités".
En ce jour de manifestation nationale contre la loi travail, "il faut marquer le coup", confiait cet employé. "On est quand même près de 500 salariés, le TGV est sorti de nos murs. Ils ne peuvent pas fermer Alstom Belfort comme ça", poursuivait-il, avouant garder espoir, sans croire pour autant au miracle.
"On attend une commande publique qui puisse nous sauver, ajoutait-il. On se mobilise pour montrer aux politiques et aux dirigeants qu'on veut travailler".
Des dirigeants, qui espèrent que la SNCF les sortira d'une crise potentiellement explosive, à huit mois de la présidentielle, en commandant des TGV.
"On nous utilise pour faire un bras de fer avec le gouvernement afin d'avoir des commandes pour Alstom, ce qui n'empêchera pas la fermeture de Belfort", balayait, pessimiste, Gilles, employé au bureau d'études.
Un sentiment partagé par beaucoup, qui se sentent pris en otage par ces négociations médiatiques et organisées dans l'urgence, alors que "le gouvernement n'a pas eu de politique industrielle depuis plusieurs années", dénonçait Francis Kronenberger,
37 ans chez Alstom.
Depuis sa fenêtre, Simone, 87 ans, encore drapée dans sa chemise de nuit, regardait passer le cortège. "Y'a du travail à Alstom, alors pourquoi
ils veulent fermer le site ? Qu'est-ce qu'ils vont devenir ces gens-là ? Si Alstom ferme, qu'est-ce que Belfort va devenir ?".
Et comme le maire de Cravanche le précise dans sa chronique publiée sur le site L'Obs Plus à propos de conflit qui prend une dimension d'affaire d'Etat :
"La résignation n’est pas dans nos gènes. À Belfort, ville des trois sièges, c’est la résistance qui prime."
Les #Alstom sont applaudis. pic.twitter.com/UaIPJYSQkD
— Marie-Ad' (@Marie_ad) 15 septembre 2016
C'est parti pour la grande manif d' #Alstom #Belfort! Une foule impressionnante se met en marche! @F3FrancheComte pic.twitter.com/mjHCIjPq2r
— Maxime Meuneveaux (@Maxmvx) September 15, 2016