Ce 3 octobre, Alstom a annoncé dans un communiqué avoir reçu une commande de 12 trains à très grande vitesse de Proxima, le futur concurrent de la SNCF sur la façade Atlantique. Le montant est estimé à 850 millions d'euros et permettra à trois sites de Bourgogne-Franche-Comté de travailler sur le projet : Belfort, Ornans et Le Creusot.
À peine annoncé et le concurrent de la SNCF fait déjà parler de lui en France. Proxima, la première compagnie à se lancer sur le marché des trains à très grande vitesse dans l'Hexagone, vient de passer une commande de 12 trains à Alstom, la multinationale française spécialisée dans les transports ferroviaires.
Livraison en 2028
Cette commande comprend 15 années de maintenance sur les lignes de la façade Atlantique. Le montant total est estimé à 850 millions d'euros. Les premières livraisons sont attendues pour 2028. Parmi les 16 sites français d'Alstom on peut retenir trois sites de Bourgogne-Franche-Comté : Belfort (Territoire de Belfort) pour les motrices, Le Creusot (Saône-et-Loire) pour les bogies et Ornans (Doubs) pour les moteurs. En tout, 168 bogies seront fabriqués en Saône-et-Loire.
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Contactés, les services d'Alstom ne sont pas encore en mesure de chiffrer l'impact social et économique que cette commande pourrait avoir sur le site du Creusot. En revanche, ils confirment qu'il s'agit d'une "bonne nouvelle qui conforte la trajectoire de croissance du site du Creusot". On devrait en savoir plus dans une période pouvant aller de six mois à un an.
"Il va falloir embaucher"
À Belfort, il faudra fabriquer 24 locomotives (deux par trains) entre début 2026 et fin 2028 pour répondre à la demande de Proxima. "On peut aborder cette période avec plus de sérénité", se réjouit André Fages, représentant syndical de la CFE-CGC de l'usine, qui produit en moyenne 25 motrices par an "en période basse".
Bémol : "il va falloir embaucher" pour assumer cette charge de travail à venir. Selon le syndicaliste, si Alstom Belfort "fonctionne aujourd'hui à la limite en termes d'effectifs", "le recours aux intérimaires ne suffira plus" à partir de 2026.
Bientôt la fin du monopole de la SNCF
Jusqu'à aujourd'hui, la libéralisation du rail n'avait pas encore mis fin aux 80 ans de monopole de la SNCF sur le réseau ferroviaire français. Le lancement de Proxima a été annoncé en juin 2024 et vient mettre un terme à ce règne sans partage. Avec cette commande passée auprès d'Alstom, Proxima fait le choix d'un acteur français et affirme son objectif de pouvoir desservir Bordeaux, Nantes, Rennes, Angers ou encore Paris pour des trajets de 2 heures ou moins.
Cette compagnie est financée par Antin Infrastructures et est appuyée par un consortium de banques françaises et internationales.