Ardennes : des graines de lin vieilles de 10 000 ans découvertes lors de fouilles archéologiques

Des graines de lin vieilles de 10 000 ans ont été découvertes par la Cellule Départementale d'Archéologie des Ardennes dans les sédiments de la Vallée de la Meuse, à Autrecourt-et-Pourron. Une datation qui en fait la première trace de présence de lin indigène (sauvage) dans la région.

Tout a commencé en 2012, dans la Vallée de la Meuse, sur une fouille dirigée par Olivier Brun, responsable du Service Culture du Conseil départemental des Ardennes. Plusieurs diagnostics avaient été effectués dans cette zone en prévision de l'installation d'une carrière de granulats. L'Etat avait alors retenu un secteur marqué par la présence de plusieurs lits fossiles de la Meuse pour étudier plus en profondeur l'évolution du paysage autour de ce fleuve au cours des 12 derniers millénaires. 

C'est la société Géoarchéon, spécialisée dans la géoarchéologie, les paléoenvironnements et la médiation scientifique, qui est intervenue. Lors de cette opération, les géoarchéologues ont réalisé de nombreuses observations sur des stratigraphies, ces couches de terrain qu'on étudie afin d'établir des séquences chronologiques, datant de la fin de la glaciation (il y a 110 000 à 10 000 ans) jusqu'à aujourd'hui. L'occasion de procéder à des prélèvements, en prévision d'analyses destinées à comprendre l’évolution des paléoenvironnements.

La carpologie ou l'étude des graines et des fruits d'il y a 10 000 ans

Autre étape réalisée pendant cette période de recherche : l'utilisation de la carpologie ou l’étude des graines et des fruits conservés dans les sédiments (archéologiques), une discipline encore peu développée pour les milieux naturels anciens. Premier résultat de ce travail de fourmi mené Caroline Schaal, spécialiste menant une thèse sur ce sujet : la découverte des fameuses graines de lin dans des sédiments datés du début de l’Holocène (-10 000 ans).

Mais encore fallait-il s'assurer que le site n'avait pas été pollué et que ces graines dataient bien de l'Holocène. Une datation radiocarbone (14C) a permis de confirmer que les petites graines dormaient dans le sol depuis 9790 +-50 avant notre ère. Et qu'elles sont donc bien les plus anciennes représentantes de leur espèce retrouvées à ce jour dans le Grand Est.

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