Les militants et sympathisants de l'APFM (Association de protection de la ferme des Bouillons) ont quitté lundi 25 août le champ de Mont-Saint-Aignan, dans l'agglomération de Rouen (Seine-Maritime), qu'ils occupaient après avoir été chassés de la ferme.
L'APFM (Association de protection de la ferme des Bouillons) et ses sympathisants sont sous le coup d'une nouvelle procédure d'expulsion ce lundi 24 août 2015. Il s'agit cette fois-ci du terrain qu'ils occupaient après avoir été chassés de la ferme (occupée elle aussi illégalement) le 19 août. Ils ont commencé à déménager la cinquantaine de tentes, de yourtes et de caravanes qu'il y avaient installées.
Lundi 24 août dans la soirée, ils ont annoncé avoir commencé à s'installer sur le site naturel de Repainville à Rouen, où se trouvent notamment des jardins ouvriers. "L'APSNR [Association de protection du site naturel de Repainville] nous accueille", explique l'association dans un courriel envoyé à ses militants. L'objectif : avoir un lieu pour se réunir, travailler à l'avenir de leur mouvement et tenir leurs assemblées générales quotidiennes.
Pour mettre un terme aux provocations des pouvoirs publics, les Bouillons quittent de leur plein gré leur campement...
Posted by Ferme des Bouillons on Monday, August 24, 2015
Une astreinte de 1 000 euros par jour de retard
Le champ qu'ils occupaient depuis leur expulsion de la ferme appartient à la mairie de Mont-Saint-Aignan, dans l'agglomération de Rouen (Seine-Maritime). La maire les Républicains de la ville, Catherine Flavigny, a déposé un référé - une procédure d'urgence, qui conduit à une décision provisoire - vendredi 21 août au tribunal de grande instance (TGI) de Rouen. Pour elle, la situation de ce terrain rendait son occupation dangereuse. Conséquence : un huissier leur a apporté un avis d'expulsion "immédiate" ce lundi 24 août 2015, assorti d'une amende de 1 000 euros par jour de retard. Le porte-parole de l'association a rencontré le même jour la député PS de la Seine-Maritime, Valérie Fourneyron.Les militants écologistes et les zadistes sont des plus méfiants après la manifestation de la veille, qui a tourné à la confrontation musclée avec la vingtaine de policiers présents sur le site de la ferme. Les agents ont tenté de les faire reculer avec du gaz lacrymogène. Certains manifestants disent avoir reçu des coups des forces de l'ordre. Les frères Mégard, qui sont les nouveaux propriétaires de la ferme, affirment quant à eux avoir reçu des menaces de mort.
Une conciliation avortée
Perrine Hervé-Gruyer, conseillère régionale EELV et administratrice de la SAFER, est amère. Cette spécialiste de la permaculture, qui a rencontré Thibault et Baptiste Mégard, estime qu'ils n'ont pas assez d'expérience pour reprendre la ferme et a prévenu la SAFER."J'ai oeuvré quasiment tout l'été pour essayer de favoriser une conciliation [entre les différents acteurs politiques]" pour trouver une solution, explique-t-elle. Selon elle, le 10 août - une semaine avant l'annonce de la décision de la SAFER de ne pas préempter le terrain - le choix était déjà fait. Elle demande un conseil d'administration extraordinaire de l'organisation pour comprendre ce qu'il s'est passé.
>> Retrouvez toutes les dates qui ont marqué l'histoire de la ferme des Bouillons dans notre chronologie interactive.
VIDEO : Regardez le reportage de Frédéric Nicolas et Bruno Belamri, avec les interviews de :
- La Bringue, militant
- Catherine Flavigny, maire les Républicains de Mont-Saint-Aignan
- Perrine Hervé-Gruyer, conseillère régionale EELV et administratrice de la SAFER