Les agriculteurs manifestent à Rouen

Le mouvement de colère des agriculteurs se poursuit aujourd'hui. Après plusieurs actions dans la région hier, il se sont installés ce matin devant la Cité administrative à Rouen. 

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Ce jeudi matin (28 janvier), les agriculteurs sont arrivés tôt devant la cité administrative de Rouen pour continuer à dire haut et fort leur colère. Ils réclament des mesures du gouvernement pour faire à la crise.  
Ce matin , ils ont déposé du fumier devant la cité administrative mais aussi sur le parking de la cité administrative. Ils ont  bloqué le quartier, rive gauche grâce à une trentaine de tracteurs et des bennes. 

Un appel au ministre

VIDEO (en haut de la page) : ce matin, sur les quais de Rouen, au regard de la situation désespérée de certains, Stéphane Doncklele, sécrétaire général de la FNSEA 76, ne cachait pas sa crainte de voir des agriculteurs manifester plus durement, avec plus de violence.
"ça fait trop longtemps que ça dure, et aujourd'hui l'énervement, à chaque fois, monte d'un cran. Pour l'instant on tient encore un peu les troupes. Jusqu'à quand ? On sait pas. Il va donc être temps qu'une solution soit trouvée à nos problèmes et que clairement le ministre nous trouve une solution en se mettant à l'autre bout"

Les revendications

Parmi les revendications des agriculteurs il y a la demande d'une revalorisation urgente et immédiate des prix de production. Beaucoup ne veulent plus de subventions mais des prix d'achat décents afin de pouvoir vivre de leur travail et ne plus produire à perte. Ils demandent donc une nouvelle règle du jeu face au diktat des trois centrales d'achat de la grande distribution (les enseignes des grandes surfaces et des hypermarchés) qui, en France, fixent les prix et les tirent vers le bas.

Ils réclament aussi un allègement des charges sociales et un étiquetage obligatoire clair et cohérent des produits alimentaires afin que le consommateur puisse identifier l'origine et la provenance de la matière première transformée. Exemple avec le jambon ou les plats cuisinés pour lesquels les industriels n'ont pas l'obligation d'indiquer si la viande vient de Chine, de Pologne ou… de France !

► VIDEO : le point sur la mobilisation des agriculteurs à midi en direct de la préfecture de Rouen dans le JT 12/13 de France 3 Normandie 


Boycott du Salon de l'Agriculture ?

Rien n'est encore décidé. Si certains agriculteurs ont évoqué, à titre personnel, l'idée (comme hier sur l'antenne de France Bleu Normandie) de ne pas aller fin février au Salon International de l'Agriculture pour faire comprendre aux hommes politiques que "ça va mal et que ça peut plus durer comme ça", c'est du côté des syndicats agricoles que la question va être étudiée et débattue.

Ce matin, à Rouen, au milieu des tracteurs et des remorques de lisier rassemblés devant la cité administrative, un responsable FNSEA confirmait que le prochain SIA sera bien une vitrine, une tribune, de la colère et de la détresse actuelle des agriculteurs.

Sous quelle forme ? Là est la question car, ce même syndicaliste expliquait que le salon est un moyen de toucher le grand public, notamment des centaines de milliers de Parisiens. Il confiait que boycotter le salon et être absent pourrait être mal compris des citadins. Ce serait laisser champ libre aux groupes de la grande distribution, (comme Carrefour ou Lidl) qui d'année en année ont des stands de plus en plus grands.  Et puis ce serait sans doute très dur, note l'agriculteur, de redémarrer sereinement, l'année d'après, un salon après une telle absence.

Alors que faire ? Une piste est à l'étude : celle d'y aller et de profiter de la présence de la presse pour se faire entendre. Parmi les actions envisagées, une consisterait à empêcher d'entrer les hommes politiques. Il est vrai que porte de Versailles, entre les ministres, les dirigeants de partis, les présidents de départements et de régions, les visites d'élus et de leaders politiques se succèdent chaque jour à un rythme soutenu.

Mais "les politiques" entendent-ils les agriculteurs ? Ont-ils autre chose que des promesses en guise de réponses aux questions des agriculteurs ? Ont-ils des solutions concrètes pour une sortie de crise ?
Apparemment, les syndicalistes en doutent. Et le mois prochain ils risquent bien de réserver un drôle d'accueil aux visiteurs en costume et chaussures de ville qui viennent tâter les bêtes, serrer les mains et goûter aux produits fermiers…


La situation à 9h30 ​

Une centaine d'agriculteurs est sur place. Quelques pétards retentissent mais la situation est plutôt calme pour le moment. Quelques tirs de pétard retentissent. Les manifestants se rassemblent au fur et à mesure des arrivées. Certains d'entre eux devraient venir grossir le cortège après les travaux du matin dans leurs exploitations.  

Quartier en partie bloqué ​

Le quai rive gauche est fermé à la circulation entre le pont Corneille et le pont Jeanne d'Arc dans les 2 sens. Le Pont Boidieu est fermé dans les deux sens ainsi que la rue Saint Sever dans le prolongement.  

Traversée de la Seine à 11h30

Le cortège de tracteurs doit quitter la cité administrative en fin de matinée pour se diriger vers la préfecture de Région. Des bouchons sont donc à prévoir sur les quais de la rive droite.

Diaporama : le rassemblement des agriculteurs ce jeudi matin devant la cité administrative de Rouen. (Photos : Stéphane L'hôte et Richard Plumet / France 3 Normandie


Fin de matinée​

Les agriculteurs ont prévu de rejoindre la préfecture en convoi, en fin de matinée, afin d'y rencontrer la préfète, Nicole Klein. La circulation devrait dont être perturbée en centre-ville. 



Des actions hier ​

Mercredi 27 janvier, les agriculteurs en colère procédaient à de barrages filtrants dans l'Eure et en Seine Maritime : au Havre, à Dieppe, à Barentin, à Ecalles, à Saint-Jacques-sur-Darnétal, les Andelys; le Neubourg et Bernay. 
Hier soir, les agriculteurs de la Point de Caux ont mené une opération coup de poing dans les rues du Havre

Photos : manifestation des agriculteurs cette nuit au Havre (Images Mickaël Goavec) : 



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