Rouen : trois interpellations, deux policiers blessés et des plaintes après les manifestations

Au lendemain de la mobilisation contre la "Loi Travail" du mardi 5 avril,  retour sur les incidents et comportements violents constatés en marge des manifestations

Voitures dégradées par les distributeurs de tracts

Hier (mardi 5 avril), il y a d'abord eu l'action des employés du port qui ont établi un barrage filtrant devant les accès au pont Mathilde.
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Les manifestants arrêtaient les voitures pour distribuer des tracts. Mais, comme lors d'une précédente action du même genre (le 24 mars près de la préfecture de Rouen), des automobilistes qui refusaient de prendre les tracts ont été insultés et leur voiture secouée et endommagée.

Des pneus ont été lancés sous les voitures et des morceaux de palettes jetés sur les carrosseries et les pare-brise. Le ton est monté entre conducteurs (descendus de voiture) et distributeurs de tracts et des échanges de coup de poings ont eu lieu. Résultat : trois automobilistes sont allés à l'hôtel de police pour porter plainte contre les  manifestants.

Des manifestants armés en garde à vue 

Après le blocage du boulevard industriel par les "portuaires", c'est à 10h30 qu'une manifestation partait du Cours Clémenceau pour se diriger vers la rive droite avec l'hôtel de ville de Rouen comme point d'arrivée.
A l'issue de ce défilé, peu après midi, un nouveau cortège s'est constitué pour une deuxième manifestation improvisée par un groupe de jeunes non encadré par les organisations syndicales. Entre 200 et 300 personnes sont parties en direction de la gare en montant la rue Louis Ricard.  Sur leur chemin, les manifestants ont pris et rassemblé des poubelles ainsi que des pancartes de chantier, des grilles et des barres de fer.

Après une première halte pour bloquer la circulation entre la rue Jeanne d'Arc et la gare SNCF, > Lire le récit et voir les vidéos et photos le cortège a descendu la rue Jeanne d'Arc pour un deuxième blocage devant le théâtre des Arts, interrompant la circulation du tramway (métro) et des voitures. Après avoir incendié des poubelles sur les rails du métro, les jeunes (dont la plupart avaient le visage dissimulé) sont partis sur les quais en direction du pont Guillaume Le Conquérant.

D'autres poubelles ont été incendiées sous un passage souterrain situé en bas du boulevard des Belges. Un feu éteint par les Sapeurs-Pompiers en coordination avec la police qui a sécurisé leur intervention. Puis le cortège est monté sur le pont pour y bloquer la circulation.

Vers 14h, le groupe s'est déplacé vers la place Martin Luther King en passant par des petites rues. Pas vraiment organisée, cette manif s'est achevée dans une certaine confusion et les jeunes se sont dispersés par petits groupes en se dirigeant vers le centre ville en passant par la place du Vieux Marché. C'est à ce moment que des violences ont été commises sur des terrasses dont les tables et les chaises ont été renversées. La police, qui suivaient à distance le cortège depuis un moment et qui s'était rapprochée depuis l'entrée dans les petites rues, (notamment avec des unités déployées à pied), est alors intervenue.
Objectif : interpeller en priorité les individus les plus dangereux, c'est-à-dire ceux munis d'objets pouvant être considérés comme des armes.

Deux policiers blessés

Trois personnes ont été interpellées. La première, un mineur, a frappé violemment un policier sur la tête avec une barre de fer. En dépit de la protection de son casque, le fonctionnaire a été blessé. Dans le même temps, un policier en civil de la BAC (Brigade Anti Criminalité) a été blessé à la main.

La deuxième personne interpellée est un jeune Yvetotais de 22 ans qui se montrait menaçant, tenant à la main ce qui semblait être un bâton. En réalité, il s'agissait d'une corne de vache enroulée dans une écharpe.
Une troisième personne, qui portait un masque à gaz, a interpellée pour "participation à un attroupement avec le visage dissimulé", ce qui est un délit comme le rappelait ce mercredi matin un officier de la Direction Départementale de la Sécurité Publique de Seine-Maritime (DDSP 76) et qui précisait à la rédaction de France 3 Normandie que le port ou l'usage du masque à gaz est également interdit car un masque à gaz est considéré comme une arme de catégorie D.

Les deux premières personnes interpellées ont été placées en garde à vue. La troisième laisse libre à l'issue de son audition.
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