Un barrage de migrants se finit en drame à Calais : "Prévisible"

Le conducteur d'une camionnette est mort dans la nuit de lundi à mardi dans un accident provoqué par un barrage de migrants sur l'autoroute A16, une première dans le Calaisis, signe d'un retour de la pression migratoire. De nombreux acteurs du Calaisis avaient prévenu.

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A Calais, l'accident qui a coûté la vie à un routier n'a malheureusement étonné personne. La situation tendue avec les migrants de retour dans le Calaisis est connue de tous. Ce mardi, tous les acteurs ont le même discours : ce drame humain était redouté et prévisible.

Les routiers :  "Un accident malheureusement trop prévisible"

Deux organisations de transporteurs routiers ont réclamé des mesures aux pouvoirs publics. "Il est nécessaire que les pouvoirs publics locaux et nationaux puissent immédiatement, en concertation avec la profession, prendre les mesures les plus adaptées pour traiter ces problématiques et éviter qu'un nouveau drame ne survienne", réclament dans un communiqué TLF et la FNTR.

"TLF et la FNTR qui, depuis plusieurs années, tirent la sonnette d'alarme sur la problématique des migrants à Calais, déplorent un accident dramatique impliquant un conducteur routier", ajoutent les organisations, dénonçant un "accident malheureusement trop prévisible".
Ces transporteurs routiers ajoutent que "le transport routier, et notamment les entreprises de transport du Calaisis, sont les premières victimes de cette situation qui ne manquera pas de s'aggraver, période estivale oblige".

Le président du Port de Calais : "J'ai écrit au ministre, aucune réponse"


Le PDG de la Société d'exploitation des Ports du Détroit, Jean-Marc Puissesseau, avait envoyé dès la fin mai des mails dénonçant la situation des migrants de retour à Calais et leurs conséquences sur la vie économique. Il affirme n'avoir eu aucune réponse de la part de Gérard Collomb. "Depuis 1 mois, nous assistons à un retour des migrants qui chaque jour sont de plus en plus nombreux, faisant craindre un retour des perturbations. C'est chose faite, écrivait-il dans le mail ci-dessous datant du 22 mai. Cette nuit, environ 60 migrants ont envahi le rond-point menant à a rocade portuaire et à l'échangeur 47 de l'A16. Ils ont bloqué la route, caillassé les camions et les voitures. Un chauffeur routier a été blessé par l'éclat de son pare-brise et a été hospitalisé. Cette situation d'arrivée de migrants doit cesser immédiatement et je vous demande de bien vouloir prendre toutes les décisions pour renforcer le dispositif actuel pour mettre fin à ces agissements qui ne feront que s'amplifier comme ça a déjà été le cas par le passé."


Les policiers : "Une zone d'anarchie"


"Calais est devenue une zone d'anarchie soigneusement entretenue par divers acteurs associatifs et institutionnels (...) L'UNSA Police exige le
démantèlement régulier des installations de migrants à Calais
", a pour sa part réagi dans un communiqué Philippe Capon, secrétaire général de l'UNSA Police.

Gilles Debove, syndicaliste chez Unité-SGP-Police-FO, ne dit pas fondamentalement autre chose : «  Depuis des mois, nous dénonçons ces barrages et cette pression migratoire toujours présente. Il est dommage d’attendre un tel drame pour réagir. En trois semaines, nous avons dénombré plus de 800 découvertes de migrants au port pour dix fonctionnaires. Il s’agit d’une situation insupportable  ».

 

La maire de Calais : "Un accident prévisible"


Pour la maire de Calais Natacha Bouchart (LR), "le drame de trop est arrivé cette nuit, après nos nombreuses alertes" au gouvernement depuis
un mois. Dénonçant les actes de "bandes organisées qui commettent des délits graves", elle a réclamé devant la presse le "rétablissement du délit d'aide au séjour irrégulier". "On a affaire à une organisation qui ravitaille des groupes et forme des 'commandos' pour attaquer une autoroute et la rocade portuaire, dénonce-t-elle également sur RMC. Ce sont des passeurs, ou des organisations autour des migrants, qui vont récupérer des troncs d'arbres, qu'ils affûtent - les migrants n'arrivent pas avec leurs meules - avant de les placer sur la route. C'est un phénomène de bandes très organisées et qui se reproduit depuis 6 semaines."

 

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