Selon le Sunday Telegraph, une source gouvernementale anglaise affirme que le Royaume-Uni serait prêt à débourser jusqu'à 40 milliards d'euros pour le Brexit. Une information très reprise, mais à nuancer.
L’information vient du journal anglais le Sunday Telegraph. Selon des informations présentées comme celles de sources gouvernementales anonymes, le journal affirme que le Royaume-Uni serait prêt à débourser jusqu’à 40 milliards d'euros lors de sa sortie de l’Union Européenne.
Dans la balance
Si l’information a été aussi reprise, c’est parce que c’est la première fois qu’un chiffrage de la facture du Brexit filtre côté britannique.
Dans la balance : les contributions déjà promises au budget de l'Union et à toutes les institutions ou entités établies par les Traités européens, mais aussi très certainement le droit pour Londres de continuer à faire partie du marché unique européen, très avantageux notamment concernant les droits de douane.
To pay or not to pay
Mais de nombreux points d’incertitudes demeurent. La source interrogée par le Sunday Telegraphe évoque un montant entre 30 et 40 milliards de livres et reconnaît dans la foulée : "le public et les hommes politique n’en sont pas tous encore là." Sous-entendu : une grande partie du pays risque de mal digérer le chiffre.
On peut facilement le croire, notamment si l’on en juge par la réaction du député conservateur Peter Bone, cité par le Guardian et France Culture : "Il est peu probable que le parlement vote en faveur d'une somme aussi importante. (…) L'une des principales raisons pour lesquelles le Royaume-uni a décidé de quitter l'Union européenne, c'est d'arrêter d'envoyer des milliards de Livres par an à Bruxelles. Il serait complètement étranger de continuer après la sortie"
Autre élément, beaucoup repris en Angleterre mais moins par la presse française : si ce montant est négocié, il le sera dans le cadre d’un accord commercial entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne.
L'UE, pas facile à amadouer
Si côté anglais, cela a déjà l’air d’un effort, l’Union Européenne risque de ne pas s’en satisfaire. Au moment du Brexit, des sources européennes avait, elles, estimé la somme dûe par le Royaume-Uni à 60 milliards d’euros.
Un chiffre encore évoqué à la hausse début mai par le Financial Times, qui estimait que son pays pourrait avoir à s’acquitter de 100 milliards d’euros.
Aucun des deux camps n’avait alors confirmé ce chiffre, mais l’affaire avait inspiré au Français Michel Barnier, le négociateur en chef de l'UE ce commentaire peu rassurant : les négociations ne seront "ni rapides, ni sans douleur" pour les anglais.
Questions sensibles
Dernier obstacle enfin : Bruxelles continue de considérer qu’avant d’engager une discussions sur un accord commercial, des progrès doivent être faits notamment sur les droits des citoyens européens résidant en Grande-Bretagne et sur la question de la frontière entre l'Irlande du Nord et l'Irlande.
Autant de questions hautement sensibles côté anglais.