Les agences de soutien scolaire ou de cours particuliers ont vu leur activité évoluer durant la pandémie, avec plus de demandes. En cause ? Les difficultés des élèves face aux cours à distance et la mise en place par les agences de programmes aménagés.
Écrans interposés, pas d’espace de travail dédié… Pendant les confinements, certains élèves ont eu du mal à suivre correctement leurs cours, faire leurs devoirs, voire ont décroché. Pour assurer la continuité pédagogique, certains parents se sont tournés vers le soutien scolaire privé.
Des groupes tels que Acadomia, Superprof ou encore Complétude ont donc tiré leur épingle du jeu en cette période. Créée il y a plus de 30 ans, l’entreprise de cours à domicile Complétude compte trois agences dans les Hauts-de-France (Lille, Amiens, Valenciennes) et accompagne près de 700 élèves du collège aux études supérieures. Un accompagnement mis à mal au début de la crise sanitaire d’après Hervé Lecat, directeur général de Complétude : "les cours de soutien à domicile étaient interdits. On comptait au printemps 2020 une baisse de 50% de notre activité."
10% d’activité supplémentaire
Une tendance qui s’est inversée à partir de la rentrée scolaire. Puisque l’enseigne de cours particulier, n°2 en France, enregistre au printemps 2021 une hausse de 10% de son activité. Une augmentation significative qu’Hervé Lecat explique : "avec la crise sanitaire, les élèves ont pris du retard dans certains enseignements, ils n’ont pas terminé le programme… Les parents le constatent et font appel, pour la première fois pour la plupart, à des professeurs particuliers afin de combler ces lacunes."
D’autre part, les cours particuliers en présentiel (autorisés pendant les deux derniers confinement), "remportent un grand succès auprès des parents et des élèves car cela change des écrans." Un constat partagé par Michel Deniau de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) dans l’Oise : "les cours à distance ne fonctionnent pas, les parents font face au décrochage de leurs enfants et n’ont pas d’autre choix que de se tourner vers des cours particuliers, plus efficaces", avant d’ajouter : "personnellement, j’ai fait appel à un professeur particulier pour mes enfants, c’est la première fois."
Rattrapage en demi-teinte
Toutefois, les enseignes de cours à domicile, doivent aussi faire face à l’incertitude des élèves, en particulier en fin de scolarité. "L’année dernière les examens étaient annulés… Or, les classes de terminales et de 3èmes sont les plus grandes consommatrices de soutien scolaire", évoque Hervé Lecat.
Du côté de l’enseigne Acadomia, l’agence d’Amiens a vu chuter la demande en soutien scolaire des élèves de terminale : "avec la réforme du bac, la crise sanitaire et le risque de voir les épreuves annulées, on sent que les élèves sont dans le flou. En temps normal on prépare beaucoup de lycéens au baccalauréat, là ils ont complétement boudé nos programmes", précise Julien Caudelle, conseiller pédagogique de l’agence Acadomia d’Amiens.
À l’inverse, les cours de langues étrangères sont fortement plébiscités depuis le printemps 2020 ; l’agence d’Amiens note une hausse de 30% des inscriptions sur les cours d’anglais, en raison "des programmes linguistiques annulés et des échanges ERASMUS sur pause."
Le virage du numérique
Les agences de cours à domicile ont été contraintes de s’adapter à la crise sanitaire et pour la première fois soutenir les élèves à distance. Un fonctionnement qui pourrait perdurer à l’avenir, notamment pour les stages de révision. "Nous avons constaté que les élèves préféraient désormais réaliser les stages à distance. Pour Noël, ils étaient plus de 50% à choisir de la visio et près de 70% pour les vacances d’hiver", explique Hervé Leclat, de Complétude. Pourtant, "à l’encontre de la philosophie de l’accompagnement, les cours particuliers à distance rencontrent un grand succès, même quand le présentiel était envisageable."
À l’agence d’Acadomia Amiens, certains cours sont désormais proposés uniquement au format numérique.