Atteint d'un cancer du poumon, Patrick Henry a été remis en liberté après 40 ans passés derrière les barreaux. Il doit s'installer dans la métropole lilloise, où il suit un traitement au CHRU, dans un appartement prêté par une amie nordiste qui le soutient depuis 25 ans.
Libéré ce samedi, Patrick Henry, l'un des plus anciens détenus de France, devrait venir emménager dans la métropole lilloise. Martine Veys, une visiteuse de prison qui le soutient depuis 25 ans, doit lui prêter un logement proche du CHRU de Lille, où il suit un traitement pour son cancer du poumon.
Atteint d'un cancer du poumon, Patrick Henry a été remis en liberté après 40 ans passés derrière les barreaux.
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Le soutien de cette amie, rencontrée lorsqu'il était en prison à Caen, et de son mari a pesé dans la décision de justice, qui a estimé que "la motivation financière, qui a toujours guidé ses passages à l'acte, semble pouvoir être écartée" aujourd'hui car sa "sortie sera entièrement prise en charge (...) par un couple d'amis qui le soutient depuis 25 ans".
Condamné en 1977 à une peine de perpétuité, incarcéré depuis 40 ans pour le meurtre par strangulation du jeune Philippe Bertrand, sept ans, était devenu un symbole de la lutte contre la peine de mort en échappant de peu à la guillotine grâce à la défense de son avocat Robert Badinter.
Il obtient une libération conditionnelle en 2001 mais il retourne en prison l'année suivante pour trafic de stupéfiants. Depuis, Patrick Henry avait fait plusieurs demandes de libération, allant jusqu'à entamer une grève de la faim en 2011.
Depuis le 15 mai, il est régulièrement hospitalisé dans une unité sécurisée. Il va désormais pouvoir quitter cette unité et devenir un "patient ordinaire", a dit son avocat Hugo Lévy. Plusieurs médecins ont considéré que son état de santé était "durablement incompatible avec la détention", selon le jugement du tribunal de l'application des peines (TAP) de Melun.
Un couple de Nordistes lui prête un appartement
Martine Veys s'est engagé plusieurs fois devant la justice à accompagner Patrick Henry. Elle confiait l'année dernière au Parisien avoir proposé un logement, voire un contrat de travail, à chacune de ses demandes de libération depuis sept ans.
Martine Veys habite à la frontière belge et possède plusieurs biens immobiliers dans la métropole, dont un vacant qu'elle préparé pour Patrick Henry. "Je lui ai proposé un hébergement et une aide financière pour subvenir à ses besoins", a-t-elle expliqué. L'ancien détenu est "dévoré par la maladie", a ajouté cette amie. "Aujourd'hui il veut le silence autour de lui, se soigner le mieux possible, c'est ce qu'il m'a dit".