Un homme de 17 ans a été blessé par balle, dans la nuit de samedi à dimanche, place Vanhoenacker, à Lille. Les habitants décrivent un climat d'insécurité du au trafic de drogue, bien installé dans le quartier.
"On revenait à pied chez nous quand on a vu les gyrophares. C'était flippant", témoigne Thony, habitant de la place Vanhoenacker, à Lille. Dans la nuit de samedi à dimanche, un homme a été blessé par balle sur la place, peu après 23h. Les secours l'ont immédiatement transporté au CHR et la police est venue boucler la place. "Des policiers de la BAC encerclaient certains endroits avec de la bombe fluo", poursuit le jeune homme. "Quand on a vu ça on s'est dit : "C'est quoi ce délire ?""
Car si la place est bien connue pour son trafic de drogue, jamais un tel acte violent n'avait pourtant été commis. "Ca nous a rappelé que ce n'était pas juste des mecs qui squattaient, qu'il y avait un risque", ajoute Déborah, qui habite également la place.
Pas méchants
Pour le moment, impossible de connaître les raisons de la fusillade. Ce qui est sûr en revanche, c'est que les habitants de la place Vanhoenacker et des ruelles adjacentes, dans le quartier de Moulins, se sont presque habitués à la présence des dealers. "La journée on est tranquille, il y a des familles, des enfants. Le soir, c'est place au trafic de drogue, voilà", explique Charles, qui y vit depuis plusieurs mois.Il suffit en effet de passer rapidement sur la place dès 19h pour se rendre compte qu'une poignée de dealers ont pris possession des lieux. "On sait que le trafic est là, mais on est "repérés" en tant que voisins, donc on n'est pas embêtés", précise Déborah. Avis partagé par Aude, qui habite un appartement voisin : "J'ai déjà parlé avec eux un soir, ils ne sont pas méchants. Et puis c'est constant : quand je rentre du travail, ils sont toujours au même endroit, à la même heure, même quand il fait -3°C."
La police présente
Tous s'accordent à dire que la police est régulièrement présente sur la place Vanhoenacker, "parfois en civil, ou dans des voitures banalisées", précise Charles. "On s'interroge parce qu'on voit beaucoup de camions de policiers, mais jamais d'interpellations", ajoute Déborah. "J'imagine que c'est parce qu'ils veulent démanteler le réseaux entier... Mais on se demande ce qu'ils font vraiment."Sur la place, des hommes attendent. Beaucoup sont jeunes, très jeunes même. Cette nuit, la personne qui a été blessée par balle était âgée de 17 ans. Ce sont surtout des jeunes travailleurs et des familles qui vivent dans le quartier. Un quartier qui, ce dimanche, avait retrouvé son calme.