Les déplacements de François Fillon se font de plus en plus compliqués. Ce vendredi matin, alors que le programme de sa visite à Tourcoing était tenu secret, il a été accueilli par un groupe de militants, casseroles aux mains.
C'est presque devenu une tradition. Après le meeting de Compiègne, mercredi soir, qui a du être retardé en raison d'un groupe de manifestants venus lui rappeler ses "casseroles", rebelote à Tourcoing. Tout avait pourtant été prévu pour éviter ce genre d'incident. Pas de réunion publique, aucune communication sur les déplacements du candidat...
Dès 8h30, à la mairie de Tourcoing, une trentaine de militants se sont réunis casseroles aux mains. La plupart issus du mouvement "La France insoumise", ils ont appelé le candidat à "rendre le pognon", référence au "PenelopeGate" dans lequel il est empêtré depuis plusieurs semaines. Devant la mairie, pro et anti-Fillon se sont fait face. Sur les marches menant au hall d'accueil, une vingtaine de partisans du candidat de la droite criaient "Fillon, président ! Fillon, président!".
#Tourcoing Casseroles aux mains, des militants de la France Insoumise réserve un accueil au candidat de droite François #fillon pic.twitter.com/pG1EFeZP1Y
— Noé Hochet (@noehochet) 17 février 2017
Les militants, ainsi que les nombreux journalistes présents, se sont ensuite rendus dans le hall de la mairie, avant que la police n'intervienne. Après avoir formé un cordon de sécurité, ils ont évacué le groupe à l'extérieur de la mairie.
Élus derrière porte vitrée. Arrivée de la police municipale. #FillonTourcoing
— Héloïse Besnard (@HeloiseBesnard) 17 février 2017
Zou, dehors les casseroles ! #FillonTourcoing pic.twitter.com/r9m4DXMPje
— Héloïse Besnard (@HeloiseBesnard) 17 février 2017
Une campagne en catimini
Le candidat est finalement arrivé vers 10h30 en entrant par une porte dérobée, afin de rejoindre Gérald Darmanin et certains de ses adjoints.
"Je suis désolé que vous ayez été accueillis bruyamment. Quand on veut empêcher les gens de faire campagne, ça pose des petites questions démocratiques", a déclaré le candidat aux participants à la table ronde. Un militant des Jeunesses communistes, Pierre, a justifié ainsi la mini-manifestation: "les casseroles c'est pour faire du bruit et aussi signifier les casseroles qu'il a sur son dos."
A en croire Cédric, qui s'est présenté comme un militant du "Front de résistance populaire de gauche" de Tourcoing, ce déplacement est en
"complet décalage". "La ville souffre, les jeunes souffrent, les familles souffrent et un monsieur qui traîne un potentiel délit de 900.000 euros vient s'afficher en ville pour voir nos quartiers et surtout nos quartiers populaires. Stop!" Il faisait référence au montant total des salaires perçus par Penelope Fillon en tant qu'assistante parlementaire de son mari et de son suppléant.
Polices systématiquement armées
Lors de la table ronde, le candidat a déclaré vouloir "renforcer les pouvoirs de police du maire". "Il faut que les polices municipales soient systématiquement armées, (qu'elles) aient la possibilité d'effectuer des contrôles d'identité", en travaillant "en symbiose avec la police nationale ou avec la gendarmerie" François Fillon a réaffirmé qu'il était pour "l'abaissement de la majorité pénale", car "les événements ont fini par (le) convaincre qu'on ne peut pas continuer à traiter un adolescent de 17 ans qui s'attaque directement à la police comme si c'était un mineur, avec l'excuse de minorité".
L'ex-Premier ministre a prôné "au tout début du prochain quinquennat une loi de programmation sur la sécurité intérieure avec trois milliards d'euros à la clé, deux pour la justice avec les constructions de prison, et un pour les forces de sécurité (...)".