Le Défenseur des droits Jacques Toubon demande un centre d'accueil et un guichet d'asile à Calais

Le Défenseur des droits Jacques Toubon a "instamment" demandé ce jeudi l'ouverture d'un centre d'accueil pour migrants à Calais ainsi que la réouverture d'un guichet d'asile.

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Le Défenseur des droits Jacques Toubon a reformulé son constat d'atteintes "sans précédent" aux droits des migrants à Calais ce jeudi 22 juin. M. Toubon souhaite notamment qu'"un accès pérenne à l'eau soit rendu possible" ainsi que "des distributions de repas" dans des conditions "dignes".

Depuis plusieurs semaines, les associations dénoncent des "entraves répétées" et un durcissement des forces de l'ordre envers des migrants revenus à Calais à la suite du démantèlement de la "Jungle" en octobre 2016.

Un lieu où les exilés puissent se reposer, se laver et envisager la suite de leur parcours migratoire


Jacques Toubon juge nécessaire de créer "un accueil de jour spécialisé", ainsi que "la mise à l'abri des mineurs et des femmes" dans des locaux situés "sur le territoire de Calais ou à proximité immédiate". Il veut aussi "un lieu où les exilés puissent se reposer, se laver et envisager la suite de leur parcours migratoire".

Enfin, M. Toubon réclame que "le dispositif dérogatoire à la régionalisation de l'accès à l'asile soit de nouveau mis en place". Autrement dit, il demande de rouvrir le guichet exceptionnellement installé à Calais à l'époque de la "Jungle", et qui a depuis été transféré à la préfecture de Lille.

Des "conditions de vie inhumaines"


M. Toubon estime que beaucoup de migrants, notamment érythréens, pourraient "prétendre à une protection internationale".

Ces recommandations reprennent les grandes lignes d'un compte-rendu de visite publié il y a une semaine et faisant état de "conditions de vie inhumaines", voire de "traque". Dans ce compte-rendu, il exhortait les pouvoirs publics à "ne pas s'obstiner dans ce qui s'apparente à un déni d'existence des exilés".

Elles interviennent également à la veille d'un déplacement du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb à Calais, où pour la première fois un chauffeur routier est mort dans un accident provoqué par un barrage de migrants dans la nuit de lundi à mardi  20 à Guemps, dans le Calaisis. Quatre migrants ont été mis en examen mercredi dans le cadre de cette affaire.


Mercredi au tribunal administratif de Lille, l'Etat s'est positionné sur une ligne inflexible, assumant de "laisser les migrants sans solution à Calais" et revendiquant de "tenir jusqu'à ce que l'habitude de venir (...) soit désamorcée", pour défendre sa politique de fermeté contestée par 11 associations.

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