Le maire d'Hénin-Beaumont et député européen FN Steeve Briois sera jugé à Paris pour provocation à la haine raciale, pour un tweet faisant le lien entre les migrants et les agressions sexuelles.
"La répartition des #migrants a pour conséquence l'explosion des agressions sexuelles, en Allemagne, en Suède, en Autriche, etc.. #PlenPE", avait tweeté le 23 novembre 2016 le député européen, le mot clé #PlenPE pouvant signifier qu'il prononçait ses paroles lors d'une séance plénière du Parlement européen.
"La répartition des #migrants a pour conséquence l’explosion des agressions sexuelles, en Allemagne, en Suède, en Autriche, etc.." #PlenPE
— Steeve Briois (@SteeveBriois) 23 novembre 2016
La Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) avait signalé ce tweet au parquet de Paris, qui avait ouvert une enquête. "Le procureur de la République de Paris a décidé de renvoyer Steeve Briois, maire d'Hénin-Beaumont et député européen, devant la 17ème chambre du tribunal correctionnel de Paris pour provocation à la haine raciale et diffamation raciale", a déclaré l'association jeudi, ce qu'a confirmé une source judiciaire.
Selon la Licra, le procès aura lieu le 11 octobre. L'association annonce qu'elle se constituera partie civile. "Vous me l'apprenez", a répondu pour sa part Steeve Briois, interrogé sur ce procès à venir.
Référence à Cologne
Une vague d'agressions sexuelles, attribuée à des étrangers, avait eu lieu dans la ville allemande de Cologne dans la nuit du 31 décembre 2015 au 1er janvier 2016, provoquant des critiques sur la politique d'accueil menée par la chancelière Angela Merkel face à un afflux de réfugiés sans précédent.
La plupart des auteurs de ces agressions n'ont jamais été identifiés. Parmi les quelques suspects identifiés, la plupart étaient originaires d'Algérie et du Maroc. Le protocole de 1965 sur les privilèges et immunités des Communautés européennes prévoit que les députés européens ne peuvent être poursuivis en raison de leurs "opinions ou vote émis par eux dans l'exercice de leurs fonctions".
La Licra indique qu'elle avait signalé le tweet à la justice, et non les propos éventuellement émis au sein du Parlement européen.