Le chemin des Dames… Un doux nom pour un lieu de sinistre mémoire. Ici, l’armée française s’est fracassée contre une défense redoutable. et le désenchantement fut à la hauteur de l’espoir suscité par cette offensive. L’état-major pensait rompre le front, mais une fois de plus, ce fut l’enlisement.
Fraîchement nommé à la tête des armées, le général Nivelle hérite du plan préparé par son prédécesseur, Joseph Joffre. Il l’adapte et décide de porter l’effort sur le chemin des Dames, un bastion réputé difficile à prendre. Des moyens considérables sont alors réunis : 750 000 hommes sont sur le pied de guerre, le 16 avril. Un combattant décrit cette marée humaine et son enthousiasme, avant l’assaut : « Ça va être la percée (...) Le Boche va recevoir une avalanche sur le dos (...) C'est la fin de la guerre pour cette année (...)»
Excès d’optimisme ! En effet, les Allemands connaissent une partie du projet français : des plans ont été trouvés sur un zouave fait prisonnier, et les avions ont scruté les mouvements ennemis. Et puis, ils se préparent depuis des mois : le plateau est truffé de défenses, d’abris, les creutes comme on les appelle ici et l’occupant les a fortifiées. Conséquence, les bombardements ont eu peu d’effets.
La pluie, la neige s’en mêlent, les mitrailleuses ennemies font des ravages, des français avancent et sont fusillés dans le dos par des allemands surgissant de leur cachette. Il y a bien quelques succès. Le fort de Condé est pris, le terrain chèrement gagné. La foule des blessés épouvantera les députés venus assister à l’assaut. Leur récit fera de cette offensive un échec sanglant.
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