200 avocats ont bloqué l'avenue Foch devant le palais de justice de Montpellier en milieu de matinée pour protester contre le projet de réforme de leur profession.
"Macron démission !"C'est ce que scandent à plusieurs reprises les avocats réunis devant le palais de justice de Montpellier ce jeudi matin à 11 heures.
"Un avocat pas indépendant n'est pas un avocat" scande sur le ton de la pladoirie Luc Kirkyacharian bâtonnier devant 200 de ses confrères massés sur les marches du palais.
Ils assurent que l'indépendance de leur profession et les principes de la déontologie sont mis en danger par le projet de loi d'Emmanuel Macron. Le ministre de l'Economie porte le projet de réforme des professions réglementées qui doit être présenté en conseil des ministres à la mi-décembre.
La réforme prévoirait notamment la création d'un statut d'avocat salarié en entreprise. Ce qui exaspère les avocats comme Me Wilfried Mbilampindo, avocat au barreau de Montpellier et membre du conseil de l'ordre.
"On brade la défense." assure-t-il.
"On veut supprimer certaines juridictions et ouvrir la profession à des catégories comme les juristes d'entreprises."
Selon lui, ces catégories n'ont pas la même formation, expertise, déontologie à respecter que les avocats "classiques".
Un avocat garantit le secret professionnel.
Me Wilfried Mbilampindo conclura : "Les avocats pourraient devenir de simples marchands du droit."
Code civil, code pénal, code du commerce, code administratif ont été déposés par centaines sur les marches du palais de justice par les avocats venus manifester.
Des banderoles du syndicat des avocats de France (SAF) et de l'union des jeunes avocats (UJA) trônent au milieu de la rue dans le cortège.
Des mouvements de grève semblables ont eu lieu hier et aujourd'hui un peu partout en France.
La session d'assises de Millau a été annulée.
A Montpellier seul le procès d'assises en cours depuis le début de la semaine a été maintenu.
Le barreau de Montpellier compte 1030 avocats.