Kito de Pavant a été secouru par le navire de ravitaillement des Terres australes et antarctiques françaises Marion Dufresne II vers 2 h. Le skipper du Vendée Globe, immédiatement pris en main par le médecin de bord, "va bien même s'il est extrêmement déçu et fatigué".
"Ca était dur d'abandonner le bateau au milieu de nulle part ... Mais il n'y avait pas d'autres solutions..." Kito de Pavant explique au téléphone pourquoi il a été contraint à abandonner.
"J'ai eu de la chance dans mon malheur, a réagi Kito de Pavant après son sauvetage. Le Marion Dufresne était sur zone et il n’y est que quatre fois par an..." Le skipper a confié qu'il avait "été dur de quitter [son] bateau et de l'abandonner au milieu de nulle part". "Mais c'était la seule solution parce que je n'avais quasiment plus d'énergie pour les pompes, a-t-il reconnu. Cela devenait trop dangereux pour moi."
Kito De Pavant revient sur son avarie. Le Marion Dufresne des TAAF est en route pour lui porter secours @Made_in_Midi #VG2016 pic.twitter.com/6FxWlEtS8d
— Vendée Globe (@VendeeGlobe) 6 décembre 2016
Le sauvetage
Le Marion Dufresne, parti le 2 décembre de la Réunion, était arrivé sur zone mardi vers 16h00 (17h00 GMT) mais a dû attendre le lever du jour sur place pour débuter le sauvetage, pratiqué malgré une météo qui était encore assez agitée avec de gros creux, alors que la situation s'aggravait à bord de Bastide Otio.Hier matin, le bateau avait subi un choc brutal avec un objet flottant non identifié (Ofni), entraînant une avarie de quille et une voie d'eau importante au niveau du puits de quille, contenue dans le compartiment du moteur.
Après avoir affalé ses voiles, le marin était resté à l'intérieur de Bastide Otio, dérivant à 3 noeuds vers le sud-ouest, au nord des îles Crozet. Il est resté en contact permanent avec la direction de course du Vendée Globe, à qui il a signifié son abandon.
"Je félicite l’équipage du Marion Dufresne. Ils ont été super ce matin dans des conditions qui n’étaient pas faciles"#VG2016 @TAAFofficiel pic.twitter.com/aDUtMM03YM
— Kito de Pavant - MIM (@Made_in_Midi) 7 décembre 2016
Une grave avarie
"Avarie très grave, impossible à réparer et potentiellement dangereuse pour ma sécurité", avait expliqué Kito de Pavant par téléphone."L'eau est à 5°C. La situation ne me permet pas d'envisager une autre solution que d'évacuer le bateau, le risque de chavirage est trop important et, surtout, je ne peux déplacer le bateau au risque de détériorer encore la situation."
Bastide Otio se trouvait alors en 10e position du Vendée Globe, à plus de 3000 milles de la tête de course, toujours occupée par Armel Le Cléac'h ce 7 décembre au classement de 05h00 (04h00 GMT).