2e journée d'audience devant le tribunal correctionnel de Nîmes. Le parquet a requis de la prison ferme pour 2 des 18 prévenus. 15 mois dont 9 avec sursis pour l'un et 12 mois dont 9 avec sursis pour l'autre. Les réquisitions pour les autres aficionados sont des amendes et peines avec sursis.
Les 18 aficionados sont poursuivis pour violences sur des anticorrida, dans les arènes de Rodilhan, en octobre 2011. Le leader du Crac, Comité radicalement anticorrida, absent pour raison de santé est accusé de manifestation illicite.
Le procureur Alexandre Rossi a distingué, parmi les 18 prévenus pro-corrida jugés devant le tribunal correctionnel, "les plus virulents", notamment ceux qui ont eu "la volonté de blesser" avec une lance anti-incendie placée "à bout touchant" sur la tête d'un manifestant anti-corrida entravé.
Reprenant le cas de chacun des prévenus, il a réclamé une peine maximale de 15 mois de prison dont neuf avec sursis et une peine minimale de 400 euros d'amende.
Les réquisitions du tribunal de Nîmes
- 15 mois de prison dont 9 avec sursis, 1.500 euros d'amende et 300 euros, pour l'un.
- 12 mois de prison dont 9 avec sursis,1.500 euros d'amende, pour l'autre.
- 2 mois de prison avec sursis, 2.000 euros d'amende requis contre le leader du Crac.
- 1.000 euros d'amende requis contre le maire de Rodilhan.
- 400 euros d'amende requis contre le président des jeunes aficionados.
L'audience s'est poursuivie avec les plaidoiries des avocats de la défense devant un tribunal de Nîmes comble.
Les jugements sont mis en délibéré au 14 avril 2016.
Reportage F3 LR : I.Bris et F.Detranchant
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©F3 LR
Jean-Pierre Garrigues, président du Comité radicalement anti-corrida (Crac Europe), est poursuivi en tant qu'organisateur d'une manifestation non autorisée. Celui-ci, absent pour raison de santé, "n'est pas responsable" du "déchaînement de violences", ce serait "complètement nier le libre arbitre des gens", a estimé le représentant du ministère public. "Mais il a contribué" à la situation.
M. Rossi a fustigé des aficionados qui n'ont cessé au cours du procès "de minimiser, de banaliser, voire de justifier ou de nier" leurs actions "hyper violentes" et "intolérables". "Vous avez dû leur extorquer des regrets, M. le président", a-t-il dit à Jean-Pierre Bandiera, soulignant la "décontraction" du maire de Rodilhan lors de sa comparution.
Le procureur a parlé d'un "crime de foule", avec des "violences lâches" incluant des "coups de pied et de poings donnés quand la victime est de dos et à terre".
Des gens se sont fait fracasser alors qu'ils ne faisaient qu'empêcher la tenue d'un spectacle", a-t-il souligné, parlant pour les agresseurs de "forcenés", qui "ont largement profité de l'évènement pour libérer leur violence". Et sont restés "insensibles à l'expression de la souffrance, aux cris et aux pleurs" des victimes.
Le premier jour du procès jeudi, avait été marqué par les dénégations maladroites des prévenus à qui le président a dû souvent rappeler l'évidence à l'aide d'extraits de vidéos.
Le 8 octobre 2011, des dizaines d'activistes s'étaient enchaînés au centre des petites arènes de Rodilhan en déclenchant des fumigènes rouge-sang, avant de scander, le poing levé, "abolition !" ou "la torture n'est pas notre culture !".
Ils avaient été frappés alors qu'ils étaient au sol, enchaînés et avaient été évacués avec brutalité parfois "par grappe" par des aficionados venus assister à la finale de "Graine de Toreros".
L'expo des anticorrida devant le tribunal de Nîmes
Les anticorridas ont organisé une expo photos, dans la rue, devant le tribunal pour montrer à tous ce qui s'est passé dans les arènes de Rodilhan en 2011.
Ils ont d'ores et déjà gagné la bataille de la communication.