L'Unicef France a rappelé à la ville de Nîmes les recommandations de l'ONU faites à la France "pour éviter que les enfants ne soient exposés directement à la tauromachie", indique son président dans une lettre à l'Alliance anticorrida qui l'avait interpellée.
Cette lettre à l'Alliance anticorrida, datée du 13 mai, qui vient d'être reçue au siège de l'Alliance, fait suite à une cyberaction des anti-corridas contre le label "Ville amie des enfants" accordé par le Fonds des Nations unies pour l'enfance à la ville de Nîmes alors que celle-ci organise des "stages d'initiation à la tauromachie dédiés aux enfants".
"Faire évoluer les traditions"
"Le Comité des droits de l'enfant des Nations unies a récemment déclaré, dans le cadre des recommandations faites à la France, que les Etats parties à la Convention relative aux droits de l'enfant devaient s'engager à faire des efforts pour faire évoluer les traditions qui peuvent porter atteinte au bien-être de l'enfant et éviter que les enfants ne soient exposés directement à la tauromachie", écrit Jean-Marie Dru, président de l'Unicef France.
Protestation de l'Alliance Anticorrida
"Comme nous y engage notre partenariat avec la collectivité, nous nous sommes rapprochés du maire de la ville de Nîmes", Jean-Paul Fournier, "afin de relayer la position du Comité des droits de l'enfant", assure Jean-Marie Dru, président de l'Unicef France.
Le label "Ville amie des enfants" avait été renouvelé en février. Au moins 400 adhérents de l'Alliance Anticorrida ont adressé des mails de protestation, demandant de "retirer cette honteuse caution" à Nîmes et menaçant de "transférer leurs dons à d'autres ONG plus respectueuses des droits des enfants", selon Claire Starozinski, présidente de l'Alliance.
"Conditionnement des enfants"
Le 14 juin, un représentant de l'Alliance doit être reçu au siège parisien de l'Unicef France. L'Alliance Anticorrida, qui revendique quelque 2.000 adhérents, dénonce régulièrement un "incroyable conditionnement des enfants pour pallier la désaffection des spectateurs de corridas" à Nîmes.
"Comment confirmer une telle reconnaissance à une ville qui organise régulièrement des stages d'initiation à la tauromachie dédiés aux enfants et qui les invite à des corridas?" s'est une nouvelle fois interrogée Mme Starozinski.