Connaissez-vous la justice restaurative ? C'est un nouvel espace d'échanges entre auteurs et victimes organisé par les responsables judiciaires. Une convention installant cette justice restaurative dans la Cour d'Appel de Montpellier vient d'être signée, C'est une première en France,
Chez Geneviève, dans la région parisienne, des photos de sa nièce violée, comme elle, des années auparavant. C'est parce qu'elle en éprouvait une blessure inguérissable que cette victime a accepté de rencontrer à six reprises un groupe d'auteurs de crimes sexuels. Au départ elle s'était juré de ne pas les saluer et puis… "J'ai tendu la main, reconnaît-elle, parce que j'avais vu trois être humains. J'avais pas vu écrit assassin sur leur front. Ces rencontres m'ont permis d'avoir une réflexion autre que celle de la haine et de la vengeance. J'ai senti que j'avais un apaisement."
Contre la récidive
A la suite de cette expérience tentée dans la région parisienne, la Cour d'appel de Montpellier a établi une convention pour lancer un tel espace d'échange judiciaire. Huit signatures, encore plus de partenaires, tous animés par la volonté d'atténuer les répercussions des crimes sexuels bien après le procès.
"On sait que de toute façon c'est un pari qui ne doit que pouvoir marcher et permettre à des personnes de se restaurer dans leur vie personnelle et familiale", estime Roselyne Leplant Duplouy, Présidente de l'Association Aides aux Victimes à Montpellier.
Responsabiliser les auteurs
Pour le procureur général de Montpellier Pierre Valleix, c'est une façon de responsabiliser l'auteur : "Il n'est pas quitte à partir du moment où il a été condamné. Il a encore une responsabilité vis-à-vis des victimes."
C'est aussi pour lutter contre les 31% de récidive que la justice restaurative sera lancée dès le mois de mai à Montpellier. Elle concernera quatre condamnés et quatre victimes qui se rencontreront à l'Institut régional du travail social.
En application depuis des années au Canada, la justice restaurative a entraîné une baisse des taux de récidive de 25% des délits sexuels.