Relaxe pour Jean Mercier, le Sérignanais qui a aidé sa femme à mourir

L'homme de 88 ans était jugé en appel ce jeudi à Lyon pour avoir aidé sa femme dépressive à mourir en 2011. Il a finalement été relaxé.

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L'octogénaire n'était pas présent au rendu du délibéré de la cour d'appel, a constaté une journaliste de l'AFP. "Ca me fait plus que plaisir", a réagi M. Mercier lors d'une conversation téléphonique avec le président de son comité de soutien, Henri Duchez.

"J'attendais sereinement, je suis excité comme une puce", a-t-il ajouté, en précisant s'être préparé à une "peine symbolique". Une "peine de principe" d'un an de prison avec sursis, comme en première instance le 27 octobre 2015 devant le tribunal correctionnel de Saint-Étienne, avait été requise à son encontre, le 8 septembre.

Réclamer une "vraie loi pour la fin de vie" 


Plus de 200 militants de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), dont son président Jean-Luc Romero, étaient venus apporter leur soutien au prévenu, et réclamer une "vraie loi pour la fin de vie".

Une quinzaine de membres du comité de soutien étaient présents à la cour d'appel jeudi.

► Un reportage de Sylvie Bonnet, Daniel De Barros, Lucie Denechaud et Elisabeth Phily 

Intervenants : Henry Duchez, association pour le Droit de Mourir dans la Dignité, et Jean Mercier, relaxé. ©France 3 Languedoc-Roussillon

A l'énoncé de l'arrêt, M. Duchez, arborant un badge "Je soutiens Jean Mercier", s'est dit "très soulagé", saluant une décision "à la hauteur de ce qu'on attendait". Le président du comité de soutien a estimé que la justice avait été "humaine et réaliste". 

Il aurait "agi au nom de convictions philosophiques" selon l'avocate générale


Josanne Mercier "n'était pas en fin de vie, elle n'était pas atteinte d'un mal incurable, elle souffrait d'arthrose, d'anxiété", avait déclaré lors de l'audience de septembre l'avocate générale, Fabienne Goget, pour qui "la mort n'était pas la seule issue" pour cette femme de 83 ans.

Jean Mercier "a agi au nom de convictions philosophiques et il revendique son geste", avait souligné la magistrate, évoquant l'adhésion du couple à l'ADMD, omniprésente dans ce dossier.

"Ce qui compte, c'est une peine de principe et il ne faut pas descendre en-deçà d'un seuil symbolique", avait-elle poursuivi demandant à la cour de "confirmer le jugement" du tribunal correctionnel de Saint-Étienne pour "montrer l'attachement qu'elle porte à la vie humaine".

Une décision donnée 5 ans jour pour jour après la mort de la femme


Le 27 octobre 2015, l'octogénaire, qui souffre d'un cancer de la prostate et de la maladie de Parkinson, avait été condamné pour non assistance à personne en danger à un an de prison avec sursis.


Il avait fait appel de sa condamnation, ainsi que le parquet.


Le matin du 10 novembre 2011, Josanne Mercier, qui souffrait d'arthrose lombaire et venait de se casser le poignet, s'était réveillée en se
plaignant, selon les dires de son mari. Elle lui avait alors demandé "d'apporter des médicaments" et de la morphine, et de l'aider à les décapsuler. Il avait attendu alors son dernier souffle et appelé un médecin.

Évoquant la relation "dominant-dominé" dans ce couple marié depuis 55 ans, l'avocat de M. Mercier, Me Mickaël Boulay, avait plaidé qu'il avait "tenu sa promesse à son épouse" et demandé la relaxe.
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