Après 2 jours d'audience, aux assises des Pyrénées-Orientales, Béatrice Marion est condamnée à 8 ans de prison. Ce matin, l'avocate générale avait requis 15 ans de réclusion criminelle contre elle. Cette sexagénaire est accusée d'homicide pour avoir tué son mari violent à Perpignan en avril 2014.
Verdict : 8 ans de prison
Après 2 heures de délibération, le jury des Assises des Pyrénées-Orientales a condamné Béatrice Marion à 8 ans d'emprisonnement. Elle encourait la perpétuité pour homicide volontaire sur son mari, pour lui avoir tiré une balle dans la tête.
Ce matin, 15 ans de réclusion criminelle avaient été requis contre elle par l'avocate générale.
15 ans de réclusion requis contre Béatrice Marion
L'affaire jugée depuis lundi aux assises de Perpignan n'est pas sans rappeler celle de Jacqueline Sauvage. Cette femme qui avait tué son mari en 2012, après des années de violences conjugales.
A Perpignan, c'est une sexagénaire, Béatrice Marion, qui est sur le banc des accusés. Elle a tué son mari violent, en avril 2014.
L'avocate générale a requis 15 ans de réclusion criminelle, mais elle encourt la perpétuité pour homicide volontaire avec circonstances aggravantes car la victime était son époux.
2 jours de procès à Perpignan
Le procès en assises qui a démarré lundi au tribunal de Perpignan est donc une affaire de violences conjugales qui a tourné à l'homicide volontaire.
Les faits remontent au 26 avril 2014 et l'accusé encourt la réclusion à perpétuité. Elle est incarcérée depuis 2 ans.
Elle a rencontré son futur mari à 16 ans. C'est le coup de foudre... "J'étais sous le charme" affirme-t-elle.
Puis après le mariage, ce fut le calvaire. Son mari ancien parachutiste sombre dans l'alcool et devient menaçant puis violent. S'en suit une vie de femme soumise, 47 ans de sacrifices, d'humiliations et de violences.
J'aimais mon mari. Il était malade et il avait besoin de moi" dit-elle timidement.
Elle n'a jamais porté plainte, mais le 26 avril 2014, elle le tue d'une balle dans la tête.
L'accusée a toujours reconnu avoir tué son mari d'une balle dans la tête avec le revolver 357 Magnum qu'il lui avait acheté.
"Les coups au début, ce n'était pas permanent, je pensais que ça allait changer", avait déclaré lundi la sexagénaire, au premier jour d'audience. "Je ne voulais pas qu'il aille en prison, et puis, il ne m'a jamais cassé un membre, je n'ai jamais été hospitalisée", a ajouté la veuve qui se savait "trompée".
"Et votre poignet brisé?" a demandé le président.
Ça, ce n'était pas grave. Oui, il m'a cassé le cadre photo du mariage de mon fils sur la tête mais il ne m'a pas fendu le crâne. En fait, mon mari était nerveux, impulsif. C'est moi qui l'énervait, je le poussais à bout", a-t-elle répondu.
L'accusée a expliqué avoir été coupée des siens et de tout contact avec leur fils, belle-fille et petites-filles, quand son mari "violent" s'était mis "à beaucoup boire". Début 2014, "c'est devenu catastrophique, il mélangeait l'alcool et les
médicaments", a poursuivi Mme Marion.
"Quand on rentrait, il buvait et moi je nettoyais les armes", a-t-elle ajouté.
"Il y a eu beaucoup de problèmes qui font que l'on est arrivé à cette catastrophe. J'ai fait ce geste que je regrette énormément", a-t-elle avoué.
Les faits ont eu lieu dans le salon du domicile familial, à Perpignan, le 26 avril 2014, jour du 68e anniversaire de la victime.
La veille des faits, l'époux l'avait réveillée, au milieu de la nuit comme souvent, en lui assénant quatre coups sur le crâne. Sous les invectives et les coups, la sexagénaire avait appelé la police et réclamé l'hospitalisation d'office de son mari. Mais celui-ci ayant refusé, elle était partie à l'hôtel, avant de revenir le lendemain avec une boîte de friandises comme cadeau d'anniversaire.
Il a répété qu'il allait me tuer, me saigner", alors "j'ai levé la main, j'ai tiré", a-t-elle encore dit mardi.
Quand le président l'a interrogée sur ce qu'elle a ressenti, l'accusée a simplement répondu: "J'étais inerte. Complètement vide. J'avais l'impression de rêver, d'être une simple spectatrice. Je n'ai pas perçu la détonation mais j'ai entendu le silence."