Le syndicat national des professionnels infirmiers SNPI-CFE-CGC a dénoncé lundi 13 octobre 2014 l'"omerta" des pouvoirs publics sur Ebola alors que des personnels soignants ont contracté le virus en Espagne et aux Etats-Unis.
Il existe en France 12 établissements de santé de référence : le CHU Nancy, Bichat et Necker à Paris, Lyon, Lille, Strasbourg, Marseille, Bordeaux, Rennes, La Réunion, Rouen et l'Hôpital d'instruction des armées Bégin à Saint-Mandé, près de Paris.
Les infirmiers "manquent cruellement d'informations" de la part du ministère, des agences régionales de santé, des hôpitaux. "Que faire quand un cas suspect se présente ? s'interroge le SNPI. Dans les hôpitaux, nous avons du matériel d'isolement simple, mais pas adapté à un cas avéré d'Ebola. Où trouver le matériel, à qui s'adresser ?".
Selon les infirmiers du SNPI, face aux carences méprisantes des autorités qui les considèreraient comme des agents d'exécution et non des professions de santé de première ligne, le syndicat a mis en ligne des informations sur son site internet.
En cas de crise sanitaire, on est prêt, tout le matériel est disponible. Les directives arrivent dans les établissements, les procédures sont connues", estime toutefois Nathalie Depoire, présidente de la Coordination Nationale Infirmière, même s'il "reste à savoir si tous les maillons ont suivi", car l'organisation relève de chaque établissement.
Le personnel médical semble armé en terme de formations pour les risques sanitaires (nucléaire, bactériologique, chimique) pour faire face aux situations d'urgence. La crainte serait plutôt qu'il y ait un problème d'effectifs.
En effet, "avec les rationalisations budgétaires, à force de diminuer les effectifs, de les fragiliser, la crainte c'est qu'en cas de crise sanitaire il n'y ait pas suffisamment de monde sur le pont", a déclaré la représentante syndicale à l'AFP.
Lourd tribut pour les soignants
Dans les pays d'Afrique où l'épidémie sévit, 395 cas sont recensés et 216 décès, a rappelé vendredi la ministre de la Santé Marisol Touraine. Elle a indiqué alors avoir rappelé dès août aux directeurs généraux des ARS et aux Préfets la conduite à tenir en cas de suspicion et expliqué qu'un nouveau message avait été adressé aux établissements avec les recommandations du Haut Conseil de la Santé Publique.Plus d'informations dans vos éditions régionales