Eboulement à Bure : un mort et un blessé léger

Un technicien de 42 ans est mort et un autre était légèrement blessé mardi 26 janvier 2016 dans l'effondrement d'une galerie intervenu vers 12h30 sur le site du laboratoire souterrain de l'Agence nationale pour la gestion des déchets nucléaires (ANDRA) à Bure (Meuse).

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Un technicien de 42 ans a trouvé la mort et un de ses collègues a été légèrement blessé dans l'effondrement d'une galerie à 490 mètres sous terre, intervenu vers 12h30 sur le chantier du site du laboratoire souterrain de l'Agence nationale pour la gestion des déchets nucléaires (Andra) à Bure, ont indiqué les pompiers.
L'éboulement est survenu dans une galerie en cours de forage où étaient effectués des relevés géophysiques, a indiqué la préfecture de la Meuse dans un communiqué (voir ci-dessous).

Le préfet de la Meuse, Jean-Michel Mougard a tenu dans l'après-midi une conférence de presse à Bure.
Un technicien de 42 ans est mort et un autre était légèrement blessé mardi 26 janvier 2016 dans l'effondrement d'une galerie intervenu vers 12h30 sur le site du laboratoire souterrain de l'Agence nationale pour la gestion des déchets nucléaires (ANDRA) à Bure (Meuse). ©France 3 Lorraine

L'accident a coûté la vie à un technicien de la société Eiffage, âgé de 42 ans, qui travaillait depuis plusieurs années à Bure sur le site supervisé par l'Agence nationale pour la gestion des déchets nucléaires (Andra). Son corps était encore sous terre en fin d'après-midi.
Un de ses collègues, "légèrement" blessé aux mains, a été évacué.

Six personnes se trouvaient dans la galerie quand la partie supérieure s'est écroulée, et un bloc de "plusieurs m3 de roche a alors enseveli la victime", a dit Jean-Paul Baillet, directeur général adjoint de l'Andra, ajoutant que les conditions de sécurité étaient "habituelles".
Ses collègues lui ont porté immédiatement secours, mais l'homme était déjà mort à l'arrivée des pompiers, a-t-il ajouté.
Une cellule psychologique a été mise en place, et une enquête a été ouverte par le procureur de Bar-le-Duc.
La galerie a été entièrement évacuée et des vérifications de stabilité sont en cours. Elle restera fermée et "ce type de forage n'aura plus lieu avant que nous ayons compris les causes de l'accident", a souligné M. Baillet.

Le communiqué de la préfecture de la Meuse :

Ce jour à 12h40, un accident est survenu dans une galerie du laboratoire souterrain de l’ANDRA à Bure (55).
Selon les premières informations, le front de taille d’un fond de galerie a glissé alors que des relevés géo-physiques étaient en cours.
Un éboulement est survenu lors des forages, atteignant un technicien de la société Eiffage. Celui-ci est décédé, l’un de ses collègues est légèrement blessé.
La galerie a été entièrement évacuée, les vérifications de stabilité son en cours.
Les pompiers, le service médical d’urgence et de réanimation, la Direction de l’ANDRA sont en place.
Une enquête est ouverte par M. le Procureur de la République de Bar-le-Duc qui se rend sur place. L’inspection du travail se rend également sur les lieux.


 




Le communiqué de l'ANDRA

Aujourd’hui à 12h20, un éboulement s’est produit au bout d’une galerie d’expérimentation du Laboratoire souterrain en cours de creusement où intervenaient des salariés d’une entreprise prestataire lors d’une opération de boulonnage. Malgré l’arrivée très rapide des secours sur les lieux, une personne est malheureusement décédée. Par ailleurs, une personne légèrement blessée et une personne choquée ont été orientées vers les services médicaux. L’Andra analyse actuellement les causes de cet accident, et, sous la direction du parquet de Bar-le-Duc une enquête de gendarmerie a été ouverte qui déterminera les circonstances précises.L’Andra rappelle que le Laboratoire souterrain n’accueille pas de déchets radioactifs et n’en accueillera pas. Il s’agit d’un laboratoire de recherches et d’expérimentations pour la conception du futur centre de stockage, Cigéo, qui sera physiquement séparé du laboratoire.Très touchés, la direction et les salariés de l’Andra présentent leurs condoléances à la famille et aux collègues de la victime.

Un second accident mortel

C'est la deuxième fois qu'un accident mortel se produit sur ce site, fortement contesté par les associations antinucléaires, où doivent être enfouis à terme des déchets hautement radioactifs aux confins de la Meuse et de la Haute-Marne.
En 2002, un ouvrier avait été écrasé par un tube d'aération dans le puits d'accès principal, à plus de 200 mètres de profondeur, provoquant l'arrêt du chantier pour cinq mois.
En décembre 2001, un ouvrier avait été blessé après une chute de 11 mètres dans le même puits.

"Une poubelle qui doit être fermée"

Les associations antinucléaires dénoncent "une gigantesque poubelle atomique de 300 ha en surface et 15 km2 de galeries souterraines", et pointent l'obsolescence des matériaux devant servir à contenir ces déchets.
"La folie tue à nouveau", a commenté l'une d'elle, le Cedra, en réagissant à l'éboulement mortel.
Jugeant "préférable" que l'accident se soit produit "avant que les déchets nucléaires ne soient enfouis" -tout en "regrettant" le décès- l'Observatoire du nucléaire a "exigé l'abandon immédiat du projet".

Localisation :

 

Cigéo
Le projet Cigéo, piloté par l'Andra, et contesté par des écologistes et des associations locales, doit accueillir les déchets les plus radioactifs (3% du total) à 500 mètres sous terre à Bure, ainsi que ceux ayant la durée de vie la plus longue.

Cigéo doit encore être validé par le Parlement. Le gouvernement a annoncé l'an dernier qu'un texte spécifique serait présenté en 2016, après avoir tenté de faire avancer le dossier via un article de la loi Macron, finalement censuré par le Conseil constitutionnel.

Le calendrier du projet prévoit un décret d'autorisation en 2018 et une mise en service industrielle en 2025. La construction des installations de stockage pourrait débuter à l'horizon 2020.
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