A Toulouse, Nicolas Sarkozy annonce vouloir supprimer la nouvelle carte des régions

Le meeting de Toulouse pour la présidence de l'UMP ressemblait à un meeting présidentiel. Nicolas Sarkozy y a d'ailleurs annoncé qu'il supprimerait la nouvelle carte des régions "dès que (sa) famille politique reviendra au pouvoir"

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Nicolas Sarkozy a tenu ce mercredi soir à Toulouse son 4ème meeting de campagne pour la présidence de l'UMP, une étape dans ce qu'il a qualifié de "longue marche que nous devons à notre pays". Il a ensuite joué au jeu des questions-réponses, lâchant au passage qu'il annulerait la nouvelle carte territoriale, voulue par l'actuel gouvernement, alors Manuel Valls est attendu justement à Toulouse dès jeudi soir au Congrès de l'association des Régions de France (ARF) pour entériner la réforme. 

 

"Je veux une famille unie, pas de sectes"

Nicolas Sarkozy qui a rappelé que durant ses deux ans et demi d'absence après sa défaite de 2012, il avait observé la division au sein de sa famille politique : "Nous n'avons pas travaillé comme il fallait, nous nous sommes divisés, ridiculisés" a-t-il dit en introduction, avant d'exhorter les personnes présentes à poser "toutes les questions". "Si vous me choisissez comme président de l'UMP, je ne veux pas dans mon équipe de Sarkozistes, de Fillonnistes, de Juppéistes, de tendances ou de sectes, mais je vous le promets, je veux une famille unie". 

"On n'a jamais douté de son retour"

Dans la salle Jean-Mermoz, bondée et surchauffée bien avant le début du meeting, les militants et sympathisants sont quasiment tous acquis à la cause de Nicolas Sarkozy. Difficile de trouver quelqu'un venu simplement pour écouter et ce faire un avis. "On est des supportrices acharnées, témoignent Monique, Annie, Anne-Marie et Fabienne, venues de Montauban et de Montech, dans le Tarn-et-Garonne. Nous n'avons jamais douté de son retour. C'est l'homme qu'il faut à la France : un homme à poigne qui nous sorte la tête de l'eau". Quant à la concurrence à droite, au sein même de l'UMP, incarnée pour 2017 par Alain Juppé, cela n'effraie pas ces supportrices : "Nous c'est Sarkozy ! Et ce n'est pas un handicap d'avoir de la concurrence. Au contraire, il n'est jamais meilleur que quand il y a une difficulté !". On en oublierait presque que Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant que candidat à la présidence de l'UMP face à deux autres concurrents (Hervé Mariton et Bruno Lemaire). 

"On n'en a pas assez fait" dans le domaine de la sécurité

"Je ne partage rien de ce que fait ou de ce que dit Madame Taubira", a dit Nicolas Sarkozy lors de sa longue réponse à la première question posée sur internet et qui portait sur le mot "karcher" utilisé à la Courneuve en 2005. Nicolas Sarkozy déclenche alors les sifflets du public envers la garde des Sceaux. Il évoque alors les peines planchers pour les récidivistes et le rétablissement des jurés populaires dans les tribunaux correctionnels pour les délits les plus graves. L'ancien président de la République endosse alors également ses anciens habits de ministre de l'Intérieur. Ironisant sur son image de "celui qui va trop vite", il estime aujourd'hui qu'il n'en "a pas fait assez" en matière de sécurité et qu'il faudra rétablir l'ordre et l'autorité.  

Suppression de la fusion des régions

Au détour d'une autre question dans la salle, portant sur le rassemblement de toute la droite et du centre qu'il souhaite hors Front National, Nicolas Sarkozy a annoncé qu'il mettrait fin à la réforme territoriale : "A la minute où les Français nous ferait à nouveau confiance, a-t-il dit, la carte électorale du rassemblement administratif des régions, on la supprime instantanément". Voulue par François Hollande et le gouvernement de Manuel Valls et qui prévoit la diminution de 24 à 13 régions en métropole en fusionnant des régions existantes comme par exemple Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, cette réforme territoriale déplait donc à Nicolas Sarkozy qui ne comprend pas que l'on veuille associer "le Massif Central avec la Savoie". Le premier ministre Manuel Valls est justement attendu jeudi soir à Toulouse, pour clôturer vendredi matin le 10ème congrès de l'association des régions de France (ARF) où il sera justement grandement question de cette réforme. 

EN VIDEO / le reportage d'Amélie Poisson et Denis Tanchereau

La "liberté" pour les 35 heures et moins d'enseignants qui travaillent plus

"Le problème n'est pas du côté de ceux qui travaillent, dit-il ensuite au sujet de l'emploi et du travail, il est du côté de ceux qui ne travaillent pas". RTT, jours fériés, dimanche, travail de nuit, l'ancien président liste les "problèmes" du travail en France. "Pour les 35 heures, dit-il, je crois à la liberté et au pragmatisme : les entreprises qui voudront en sortir pourront le faire, celles qui voudront y rester, y resteront". 
Il enchaîne sur les enseignants ("nous n'avons pas les moyens d'entretenir un million d'enseignants") et rappelle ce qu'il a déjà dit récemment : "Nous proposerons d'augmenter le temps de travail des enseignants de 30 %, nous augmenterons leurs salaires de 30 % et nous diminuerons leur nombre de 30 %". 

Candidat... à quelle présidence ?

Politique familiale, travail, fiscalité, Europe, Nicolas Sarkozy a ainsi brossé pendant près d'une heure et demi, ce qui ressemble davantage à un programme électoral d'un probable futur candidat à la présidentielle de 2017, davantage qu'à celui d'un candidat à la présidence de l'UMP. 
Avec, il faut le noter, aucune question embarrassante notamment sur les affaires judiciaires qui le concernent de près ou de loin. 
A Jean-Luc Moudenc le mot de la fin
Contrairement aux autres villes où Nicolas Sarkozy a déjà tenu meeting, le maire UMP de Toulouse Jean-Luc Moudenc n'a pas prononcé le discours d'accueil, comme par exemple François Baroin à Troyes la semaine passée, mais il a brièvement conclu la réunion.
Le maire de Toulouse, qui est toujours pour quelques mois président de l'UMP 31, ne choisira pas entre les trois candidats à la présidence de l'UMP tout comme il n'avait pas choisi en 2012 entre Fillon et Copé.
A la tribune, c'est donc la nouvelle femme-forte de l'UMP à Toulouse, Laurence Arribagé, membre de la garde rapprochée de Nicolas Sarkozy, députée, deuxième adjointe au maire et très probable présidente de l'UMP de Haute-Garonne début 2015, qui s'est chargée du mot d'accueil : "Il me revient d'accueillir celui qui fut notre président, dit-elle au micro. Il est le meilleur pour incarner le renouveau après une injuste parenthèse". Jean-Luc Moudenc est alors assis à droite de Nicolas Sarkozy, et reste silencieux jusqu'à la fin du meeting. 
C'est alors à lui que revient le mot de la fin : "Reviens quand tu veux, Nicolas, tu es toujours le bienvenu".
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