Deux jihadistes français, dont le toulousain Kevin Chassin, originaire de la cité Bourbaki, auraient trouvé la mort en perpétrant un attentat suicide contre une caserne de l'armée irakienne. Le témoignage de son frère, Brice, resté en contact téléphonique avec Kevin Chassin.
Selon le centre de surveillance des sites jihadistes SITE, c'est l'Etat islamique (EI) autoproclamé qui l'a annoncé sur des forums jihadistes et sur les réseaux sociaux, en citant une section de l'EI dans l'ouest de l'Irak, "la province Fourat".
Ce groupe ne précise pas quand les attentats ont été menés mais il pourrait s'agir de l'attaque suicide d'une base de l'armée irakienne vendredi matin près de la ville d'Haditha. Il affirme que "des dizaines d'ennemis ont été tués et blessés dans les deux attaques" perpétrées par les deux combattants présentés comme Abou Maryam al-Firansi et Abou Abdoul Aziz al-Firansi, "al-Firansi" signifiant le Français en arabe.
Le premier de ces deux français n'est autre que Kevin Chassin, un jeune toulousain qui a grandi cité Bourbaki. Après s'être converti à l'islam, Kevin Chassin s'est radicalisé jusqu'à partir rejoindre les rangs de l'EI. "Deux chevaliers de l'Etat islamique ont lancé deux camions bourrés de tonnes d'explosifs contre des rassemblements et des repaires" de milices sunnites et chiites près de Haditha, affirme l'EI.
"Le frère Abou Maryam al-Firansi (Kevin Chassin, NDLR) a visé un quartier général" et "Abou Abdoul Aziz al-Firansi (...) a suivi avec un deuxième camion visant des casernes d'apostats", selon le message cité par SITE qui publie la photo des deux hommes.
Brice Chassin était le seul à avoir gardé contact avec son demi-frère parti en Syrie il y a deux ans. Mais à chaque conversation, il se sentait désarmé par la détermination de ce dernier à mourir en martyr. Son témoignage recueilli par nos confrères de France 2 :
Le 3 mai, une source proche des services antiterroristes français avait fait état de plus de 100 morts parmi les islamistes partis de France pour mener le
jihad en Syrie et en Irak. Selon cette source, plus de 800 personnes sont allées en Syrie et en Irak, dont quelque 450 y sont encore et environ 260 ont quitté la zone.
En ajoutant ceux qui ont émis le souhait de se rendre sur place ou ceux qui sont en route, 1.600 personnes environ sont impliquées en France dans les filières jihadistes.
Le retour de ces combattants est considéré par les autorités françaises comme le principal facteur de risques d'attentats sur le sol national.