Avec Sylvia Pinel, le PRG choisit la continuité mais revendique l'indépendance

Le Parti radical de gauche a élu samedi la première femme présidente de son histoire, Sylvia Pinel, une proche de Jean-Michel Baylet qui a régné vingt ans sur le parti, et entend faire entendre sa voix en 2017.

Les votants délégués désignés proportionnellement à la taille des fédérations ont, lors du congrès du parti organisé ce weekend à La Rochelle, donné 65,5% des voix à l'ancienne ministre, qui assurait l'intérim depuis février. Président du PRG depuis 1996, Jean-Michel Baylet est en effet devenu ministre de l'Aménagement du territoire lors du remaniement en février.

Députée du Tarn-et-Garonne depuis 2007, Sylvia Pinel, 38 ans, a quitté au même moment le gouvernement Valls et son portefeuille au Logement pour devenir 1ère présidente du conseil régional d'Occitanie. Elle avait auparavant déjà été ministre déléguée à l'Artisanat entre 2012 et 2014.

Chose inédite depuis 1996 lorsque l'actuel ministre de l'Aménagement du territoire a pris la tête du parti, Sylvia Pinel faisait face à un concurrent.
Guilhem Porcheron, un simple militant inconnu du grand public, sans mandat ni fonction dans l'appareil, incarnait selon une source interne "l'envie des militants plus jeunes de changer et de sortir le PRG de son complexe minoritaire". Ce dernier a quand même réuni 181 voix contre 385 pour Sylvia Pinel.

"Il n'y a pas de véritable scission sur le fond, pas de combat idéologique qui aurait divisé le parti", a nuancé samedi Guillaume Lacroix, secrétaire général,
jugeant que cette bataille au contraire "prouve la bonne santé du parti".
"Pour les deux candidats, les trois priorités restent la laïcité, l'Europe et la question environnementale", a-t-il ajouté.

Un candidat PRG en 2017 ?

Mais l'accord est moins évident sur la stratégie. Alors que le "système" Baylet d'alliance électorale avec le grand frère socialiste a été remis en cause avec la sortie en juillet du PRG de la Belle Alliance populaire de Jean-Christophe Cambadélis,
Sylvia Pinel a pris la peine de répéter samedi que le parti devait "se mettre en situation" de rester indépendant en 2017.
Voire de présenter son propre candidat à la présidentielle.

"Dans l'immédiat, nous respectons les engagements pris avec le PS en 2012, nos ministres restent au gouvernement", a détaillé Guillaume Lacroix. Mais, a-t-il précisé, "2017 n'est pas 2012".

Selon lui, Sylvia Pinel a demandé samedi aux militants "de commencer à se préparer pour la présidentielle de 2017 et de se mettre à chercher des parrainages". Pour autant, "nous ne sommes pas irresponsables, on écoutera ce que le PS aura à nous dire", précise Guillaume Lacroix, notamment sur la question de la répartition des sièges aux législatives.

Ce n'est pas la première fois que le PRG menace son allié socialiste de rompre les ponts lorsque celui-ci prend trop ses aises. Mais en juillet Jean-Michel Baylet avait peu apprécié que Jean-Christophe Cambadélis annonce la tenue de primaire "sans même en avoir informé les autres membres fondateurs" de la Belle alliance populaire (BAP).

La BAP n'est "qu'un outil dans les mains du PS pour régler ses problèmes internes. Nous n'avons plus rien à faire là-dedans", avait-il condamné.
"Au-delà du problème de forme, la BAP devait transcender les partis, on a vu les limites de l'exercice", a analysé Guillaume Lacroix. Le PRG n'a toujours pas dit s'il se joindrait à ces primaires auxquelles le président sortant François Hollande pourrait participer fin janvier.

Le congrès du PRG se poursuit dimanche à La Rochelle où le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve est attendu.

Voir ici la réaction de Sylvia Pinel, recueillie par France 3 Poitou-Charentes : 

 

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