Plusieurs centaines de salariés de l'usine Airbus de Nantes, 450 selon la CGT, 300 selon la direction, ont débrayé mardi pour protester contre un projet d'accord d'entreprise obligeant les personnels d'ateliers à pointer matin et soir en bleu de travail.
"Ce projet obligerait les salariés à pointer en tenue de travail pour optimiser le temps de travail au maximum, ce qui revient à une augmentation du temps de présence en entreprise", a expliqué Pascal Busson, secrétaire général CGT Airbus Nantes.
Cette mobilisation fait suite à deux précédents débrayages sur le même site, qui avaient réuni 450 salariés jeudi et 530 mercredi, a-t-il indiqué.
Cet accord d'entreprise, qui concerne les salariés de production des trois sites d'Airbus en France (Toulouse, Nantes, Saint-Nazaire), devrait
être mis en place début avril après la signature des organisations syndicales représentatives, selon la direction du site nantais.
"A Nantes, la CGT et la CFDT (syndicat non représentatif) ont appelé à débrayer. 300 salariés sur 2.700" ont répondu à cet appel, a-t-on précisé de même source.
L'opération intervient dans un "contexte de concurrence croissante" entre fabricants et de "pression de plus en plus forte sur le prix des avions", a avancé la direction d'Airbus Nantes. "Aujourd'hui, à Airbus, les salariés d'ateliers badgent en tenue de ville matin et soir. Pour améliorer notre productivité et notre compétitivité, il faut que les salariés badgent en tenue de travail matin et soir après s'être changés", a-t-elle ajouté. "La direction a estimé ce temps d'habillage et de déshabillage à 20 minutes par jour, qui seront compensées. (...) En moyenne, cette compensation sera de 60 euros par mois et de trois jours à récupérer par an", a-t-on détaillé de même source.
La CGT estime de son côté que le "badgeage en bleu va entraîner une augmentation de neuf heures à neuf heures et demi le temps passé en plus en entreprise par mois". "Ce projet est très mal perçu dans un contexte d'augmentation de cadence permanente et alors que l'entreprise fait des bénéfices. L'année dernière, on a livré 635 avions, cette année l'objectif est de 650. On ne peut pas toujours demander aux salariés des efforts alors que l'entreprise va de mieux en mieux", a déploré Pascal Busson.
Les syndicats CGT et CFDT appellent à de nouveaux débrayages jeudi et lundi, à l'occasion de la présentation du projet devant le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT).
Voir le reportage de nos confrères de France 2 :