L'entraîneur de Toulouse, Dominique Arribagé, a présenté sa démission samedi soir après une nouvelle défaite incroyable du TFC dans les arrêts de jeu face à Rennes (1-2), qui a sans doute envoyé le club en Ligue 2.
"La situation était trop difficile psychologiquement pour Dominique. C'est une situation très difficile moralement. C'est un match qui reflète notre saison",
a déclaré en conférence de presse le président du club, l'homme d'affaires Olivier Sadran.
Et c'est le moins qu'on puisse dire.
Le TFC en tête jusqu' à la 90 ème minute
Toulouse, qui menait encore à la 90e minute, s'est incliné au Stadium face à Rennes (1-2), qui a marqué
deux buts en deux minutes dans les arrêts de jeu.
Avec ce huitième match de rang sans victoire (6 défaites), le TFC, 19e au classement, compte désormais dix points de retard sur Reims, premier non relégable, et il faudrait donc un miracle pour éviter sa relégation en L2.
C'était le premier match de "l'opération survie"
Après avoir appelé ses hommes à la révolte, écartant au passage Kana-Biyik et Doumbia pour "raisons disciplinaires", Dominique Arribagé avait pourtant fait de ce match le premier acte de "l'opération survie" du TFC.
Mais après l'ouverture du score de Wissam Ben Yedder dans le dernier quart d'heure (1-0, 77e), les Toulousains se sont une nouvelle fois effondré
sur un but de Dembélé (1-1, 90+1) puis un autre de Grosicki une minute plus tard.
Le calice jusqu'à la lie
"On sent que c'est trop difficile de gagner les matches, il y a quelque chose qui tourne pas rond", a souligné Sadran qui veut désormais "préparer l'avenir" du TFC avec ses "jeunes de grand talent" en faisant "tomber la pression" qui entoure le club.
Exit donc Arribagé, l'ancien défenseur de Toulouse et de Rennes, dont les supporters toulousains demandaient la démission depuis plusieurs semaines.
Arrivé à la tête de l'équipe en mars dernier à la place d'Alain Casanova, le technicien - qui ne disposait pas du diplôme d'entraîneur, obligeant son club à payer une amende à chaque match - avait réussi l'opération maintien que lui avait confiée Sadran l'an dernier.
Chronique d'une descente annoncée
Mais depuis ce sauvetage in extremis (17e), le club de la ville rose a semblé vivre cette saison la chronique d'une descente annoncée.
Vainqueurs de Saint-Etienne lors de la première journée (2-1), Wissam Ben Yedder et ses coéquipiers ont vécu une fin d'été et un automne catastrophe avant de connaître un bref regain de forme grâce à l'émergence de jeunes joueurs comme le gardien Alban Lafont, le défenseur central Issa Diop ou le milieu Zinedine Machach. Puis un nouveau trou d'air depuis fin janvier et une défaite 4-0 à Monaco.
Et dire qu'Olivier Sadran assurait à l'intersaison que le TFC était "toujours capable de jouer dans la première partie de tableau, plus que jamais" !
Le club, qui a su bien vendre ces dernières années ses pépites, d'André-Pierre Gignac (Marseille) à Aymen Abdennour (Monaco) ou Serge Aurier (PSG), paie finalement son manque criant d'ambition ainsi que l'absence de tauliers depuis plusieurs saisons.
Le mercato hivernal, qui aurait été l'une des dernières occasions de corriger le tir, n'a vu aucun renfort arriver.
Et il est maintenant trop tard
Reste à savoir si le club, repris par Sadran en dépôt de bilan en 2001, saura se reconstruire rapidement alors qu'une nouvelle page hors de l'élite devrait, sauf miracle, s'ouvrir la saison prochaine après treize ans en Ligue 1.
Vidéo :le récit de Serge Djian