INFO FRANCE 3 MIDI-PYRENEES - Depuis le 8 septembre, Ebru Firat est incarcérée à Istanbul suspectée de préparer un attentat suicide en Turquie. Au moment de son arrestation, cette jeune franco-turque d'origine kurde regagnait Toulouse... après avoir combattu Daesh en Syrie.
Sa famille au Kurdistan et à Toulouse vit dans l'angoisse, sans nouvelles de Ebru Firat, une jeune étudiante Toulousaine, qui a été interpellée par la police turque le 8 septembre dernier à l'aéroport d'Istanbul, accusée de préparer un attentat suicide dans la ville turque.
Arrêtée alors qu'elle regagnait Toulouse
Elle a été arrêtée à sa descente de l'avion à l'aéroport Ataturk, en provenance de Diyarbakir (ville du sud-est de la Turquie, à majorité kurde). La police avait reçu des informations (selon certaines sources un coup de fil anonyme) disant qu'elle s'apprêtait à commettre un attentat suicide. Or selon la famille de la jeune femme et son avocate toulousaine, Maître Agnès Casero, l'ex-étudiante en médecine regagnait Toulouse. "Elle avait vu ses parents au Kurdistan, explique l'avocate, et là elle devait prendre l'avion pour Toulouse où elle avait d'ailleurs une convocation chez Pôle Emploi"Ex-étudiante en médecine à Toulouse, elle apparaît dans un reportage sur les combattants anti-Daesh
Ebru Firat, qui a la double nationalité française et turque, était étudiante en médecine à Toulouse lorsqu'elle a décidé de rejoindre le Kurdistan syrien en 2015 pour se battre contre l'organisation Etat Islamique qui fait régner la terreur dans la région.C'est d'ailleurs à cette occasion qu'une équipe de France 2 l'avait rencontrée en janvier dernier lors d'un reportage sur ces Français qui se battent contre Daesh (au cours de ce reportage, elle avait été "renommée" Céline pour des raisons de sécurité) :
Syrie : ces Français partis se battre contre l'État islamique
Incarcérée depuis une semaine
La famille d'Ebru est donc aujourd'hui très inquiète. Elle est incarcérée depuis une semaine et les informations filtrent difficilement. "Apparemment, explique Maître Casero qui connaît bien le dossier des kurdes de Turquie, elle a pu voir un avocat sur place, ce qui est déjà assez rare. Un autre conseil doit prendre le relai et je ferai le point du dossier avec lui dans les jours qui viennent mais j'envisage déjà de me rendre sur place pour la voir".Selon une agence progouvernementale turque, Ebru Firat est membre du PKK, le parti des travailleurs du Kurdistan, considéré comme une organisation terroriste par les autorités turque.
Le contexte turc extrêmement compliqué
Rappelant que la jeune femme a deux passeports, français et turque, l'avocate toulousaine compte maintenant sur une mobilisation des services diplomatiques français pour faire lever les doutes sur les intentions d'Ebru. Mais le contexte est compliqué par les attentats récents en Turquie et le durcissement du régime après la tentative de coup d'Etat.La preuve : dès les premières heures après son interpellation, la presse "officielle" a diffusé des photos d'elle aux côtés de responsables du PKK, utilisant son nom de combattante contre Daech, "Amara", comme un supposé nom de code terroriste.