Les annamites de Cazaux Debat (Hautes-Pyrénées) morts pour la France

Durant la Première Guerre Mondiale, des milliers d’indochinois ont travaillé à l’arsenal de Tarbes et à la Poudrerie de Toulouse. Cette dernière en envoya 140 sur les chantiers du Louron, dans les Hautes-Pyrénées, où la grippe espagnole en décima une vingtaine.

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La guerre manque de main d'oeuvre, de chair à canons et d'ouvriers
En 1917, la première guerre mondiale atteint des paroxymes. L'industrie d'armement doit tourner à plein. 
Mais les ouvrires français sont sur le front et les usines manquent de main d'oeuvre. L'Etat recrute des femmes françaises mais c'est insuffisant.
La France se tourne alors vers ses colonies et ce sont des dizaines de milliers d'indochinois ( Tonkin, Provinces d'Annam, Cochinchine et Cambodge) qui sont envoyés sur le front ou dans les usines françaises. 
Les poudreries de Tarbes et de Toulouse reçoivent ainsi le renfort de nombreux "travailleurs coloniaux", travailleurs forcés qui n'ont pas vraiment eu le choix. Arrachés à leur pays par la force, ils devront céder à la contrainte. 

140 d'entre eux sont envoyés fin 1917-début 1918 à Cazaux Debat dans le Louron
Ils ont pour mission de travailler avec d'autres ouvriers à la construction d'une énorme canalisation en béton de 6 à 7 kilomètres qui amènera l'eau à une centrale hydroélectrique. Cette centrale, à son tour, produira de l'électricité nécessaire au bon fonctionnement de l'usine d'armement de Lannemezan.
Ils sont logés dans un champ en contrebas de la petite commune de Cazaux Debat dans des baraques en bois appellées "baraques Adrian".
Les conditions de vie et de travail sont excessivement dures. Mal vêtus, souvent mal nourris, les 140 ouvriers annamites seront extrèmement fragilisés. 
La population du village n'est pas des plus accueillante pour ces "étranges étrangers". Les enfants en ont peur, les jeunes filles les évitent, souvent les adultes les traitent de "planqués". Ils auraient preféré que les hommes français restent chez eux et que les annamites aillent se battre sur le front. 
En août 1918, 19 annamites périssent de la grippe espagnole.

Très vite, on les oublie
Très rapidement, après la guerre, les habitants "oublient" cet épisode de leur histoire.
Ce n'est qu'en 2008 qu'un historien, Claude Lhermite, lève le voile sur cette histoire , un "détail" de l'Histoire de France.
Il convainc alors un groupe d'amis et d'habitants de réhabiliter la mèmoire de ces asiatiques morts pour la France.
En 20013, une stèle sera érigée près de l'endroit où deux corps semblent avoir été enterrés, Une stèle pour rendre hommage à ces hommes qui ont laissé leur vie dans un conflit qui ne les concernait pas. 

Vidéo : le reportage de Michel Pech et Virginie Beaulieu
Des inchinois morts pour la france


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