Les tombes de la famille de Solages à Carmaux sont en train d'être restaurées. L'association Histoire et Patrimoine du Carmausin, responsable des travaux, s'est adjointe l'aide de sept adolescents, dans le cadre d'un chantier-jeunes.
C'est un nom qui résonne encore très fortement dans le Carmausin... La famille de Solages, propriétaire et exploitante des mines de charbon, a façonné une bonne partie de la ville de Carmaux.
24 membres de cette famille reposent dans une enclave privée du cimetière de la ville. L'association Histoire et Patrimoine du Carmausin a entamé la restauration de ces tombes au mois de juin.
Cette semaine, elle est épaulée par sept adolescents, venus effectuer 30 heures de travail bénévole, dans le cadre d'un chantier-jeunes.
Voir ici le reportage de Miryam Brisse et Régis Guillon, de France 3 Midi-Pyrénées :
La famille de Solages
L'origine de la famille de Solages à Carmaux remonte à 1752 quand le seigneur de Blaye et de Saint-Benoît, Gabriel de Solages, obtient la concession des mines de charbon sur ses terres.En 1789, 200 ouvriers y travaillent et extraient 6.500 tonnes de combustibles. Gabriel de Solages crée alors la verrerie de Blaye.
L'essor vient de son arrière-petit-fils, Ludovic de Solages, président des Mines de Carmaux de 1895 à 1927. Jusqu'à son arrivée, ce sont les petits paysans du secteur qui viennent travailler à la mine, quand leurs cultures ou élevages leur en laissent le temps.
Mais cela ne suffit plus au seigneur de la mine qui imagine de "fixer" sa main-d'oeuvre. Il crée notamment la cité-jardin de Fontgrande, modèle du genre, où les maisons sont confortables pour l'époque, dotées de jardins pour satisfaire les besoins potagers, où le charbon est gratuit. Le quartier est également doté de magasins, de parcs et d'une école, on encourage les mères de famille avec des prix, les ingénieurs sont logés dans de grandes maisons aux extrémités de la cité...
La vision paternaliste de Ludovic de Solages fonctionne puisque les mineurs se "professionnalisent" et restent. Les mines de Carmaux attireront même la main-d'oeuvre étrangère, par vagues successives, d'Espagne, d'Italie et de Pologne.
Mais Ludovic de Solages est aussi un "patron". En 1892, lui et son beau-père, le baron Reille, licencient un ouvrier, Jean-Baptiste Calvignac, leader syndical et maire de Carmaux depuis le 15 mai 1892.
Un grève s'ensuit, soutenue par Jean Jaurès, et Jean-Baptiste Calvignac est réintégré.
De ce mouvement naîtra également la Verrerie ouvrière d'Albi, créé, avec le soutien de Jaurès, par les ouvriers de la verrerie de Carmaux, licenciés par leur patron.