Au fil des heures, on en sait un peu plus sur le déroulé exact de l'incroyable évasion de Redoine Faïd. Grâce notamment aux témoignages des surveillants pris en otage. Voici le récit détaillé de 20 minutes dignes d'un film américain.
Uploaded with ImageShack.usLes quatre surveillants de la prison de Sequedin pris en otage par Redoine Faïd ce samedi restent très choqués par ce qu'ils ont vécu. Ils ont rencontré la ministre de la justice et ont pu raconter ce qu'ils ont vu et entendu à leurs collègues. Deux d'entre eux sont syndiqués à l'UFAP-UNSA justice. Etienne Dobremetz, leur représentant syndical a accepté de nous retranscrire ce qu'ils lui ont dit. Voici son récit. Evidemment, certains détails peuvent prêter à discussion et les versions divergent parfois légèrement avec d'autres témoignages. Mais l'ambiance décrite, les mots, le déroulé sont pour l'essentiel fidèles à cette matinée incroyable.
"Il tiré un coup de feu sur le mur"
"Redoine Faïd est arrive au parloir avec un sac caché dans le dos. Il a sorti rapidement une arme qu'il a pointé sur la tempe d'une des "gradées". Il a ensuite tiré un coup de feu sur le mur à mi-hauteur. Sans doute pour montrer sa détermination et prouver que son arme n'était pas factice. Il a également fait agenouiller des agents.Le braqueur a ensuite demandé à un surveillant de défoncer la porte du parloir, "côté familles". L'agent a eu très peur. Il était tellement stressé qu'il n'a pas réussi à forcer la porte. Redoine Faïd s'est énervé. C'est finalement lui qui a mis un grand coup d'épaule dans la porte et a réussi à l'ouvrir.
Il a ensuite emmené avec lui 4 agents en leur demandant de se tenir tête baissée, les mains sur la tête. Il a laissé les deux gradés dans le parloir. Il a fait déshabiller un surveillant pour lui prendre une partie de sa tenue, sans doute pour semer la confusion à la sortie.
A ses otages, il a dit : "Si vous faites pas les malins, ça ira. Faites ce que je vous dis, et ça se passera bien." Ce qui a particulièrement marqué les otages, c'est le sang froid de Faïd. Il n'a pas été violent dans sa façon de se conduire. Ses paroles, en revanche étaient violentes. Il a menacé plusieurs fois de les tuer.
"Une évasion minutieusement préparée"
Les surveillants ont vite compris que cette évasion était minutieusement préparée et qu'ils n'avaient pas affaire à un novice. L'alarme portable a été déclenchée tout de suite par un des agents. Les autres surveillants ont pour consigne, dans ces cas-là, de se regrouper dans une pièce, ce qu'ils ont fait. Au vu de la gravité de la situation, ils ont conclu qu'ils ne pourraient pas faire grand chose.
"Si tu bouges, je te tue"
Après avoir fait sauter la dernière porte, dehors, il a relâché deux des otages. En leur ordonnant de baisser leur pantalon jusqu'aux chevilles pour éviter qu'ils ne puissent courir rapidement. Toujours dans le calme.