Le député européen Gilles Pargneaux, premier secrétaire de la Fédération PS du Nord et proche de Martine Aubry, a qualifié ce mardi sur France Bleu le remaniement gouvernemental d'"acte d'autoritarisme", estimant qu'il s'agit d'une "réponse disproportionnée qui ajoute de la crise à la crise".
La maire de Lille, Martine Aubry, ne s'est toujours pas exprimée publiquement au lendemain de la démission du gouvernement de Manuel Valls, chargé par le président de la République, François Hollande, de former un nouveau gouvernement sans Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, coupables d'avoir critiqué à haute voix la politique économique prônée par le tandem Elysée/Matignon. Ce mardi, c'est l'un des proches de l'ancienne patronne du PS, le député européen Gilles Pargneaux, premier secrétaire du PS du Nord, qui a pris la parole sur l'antenne de France Bleu Nord. Et il n'est pas tendre avec le Premier ministre et le chef de l'Etat...
"Ce qui a été accompli hier par le président de la République et le Premier ministre Manuel Valls, c'est un acte d'autoritarisme, d'autorité, dans la lignée de la Ve République", estime l'ancien maire d'Hellemmes. "Il s'agit d'une procédure excessive, d'autant que le ministre de l'Economie, Arnaud Montebourg, mais aussi un autre poids lourd du gouvernement, Benoît Hamon, avaient pris quelques précautions ce week-end quand ils avaient effectivement indiqué leur souhait de voir infléchir la politique économique. La réponse m'est apparue comme disproportionnée". "J'ai été surpris de cette réaction et je la regrette, je la déplore", a-t-il poursuivi. "Je pense qu'on ajoute de la crise à la crise. Nous sommes dans une crise gouvernementale, une crise politique majeure que nous n'avions pas connue depuis le début de la Ve République." Pour Gilles Pargneaux, "il faut infléchir cette politique économique, il faut permettre une relance de la consommation, il faut qu'on puisse se préoccuper du pouvoir d'achat de nos concitoyens. (...) Il nous faut lâcher du lest, et lâcher du lest, c'est ce qu'avait proposé samedi, dans Le Monde, Arnaud Montebourg."
Interrogé sur le silence de Martine Aubry, il répond l'avoir eue de nombreuses fois lundi au téléphone, "longuement". "Je puis vous dire qu'elle partage cette préoccupation, elle a été elle-même surprise et elle pense, comme elle l'a dit fin juillet dans une conférence de presse où j'étais à ses côtés, que nous pouvons encore réussir le quinquennat. Mais il faut changer la politique économique."