Pillage économique, climat de terreur envers la population civile, pendant toute la durée de la guerre, une grande partie du bassin minier du Nord Pas-de-Calais a subit l’occupation allemande. Quand le conflit s’achève, le bassin minier est devenu un vaste champ de ruines.
Mi-octobre 1914, après la 1ère bataille de l’Artois, le front se stabilise à l’ouest de Lens qui est tombée entre les mains de l’ennemi. Dès lors deux tiers du bassin minier passe sous domination allemande. Les fosses situées près du front sont détruites de façon systématique : câbles coupés, cages précipitées dans les puits, machines dynamitées, les mesures sont radicales. Les allemands redoutent (s’ils devaient évacuer le secteur) que ces puits soient à nouveau exploités par les alliés.
La population civile souffre elle aussi. A Liévin, des agriculteurs reçoivent en échange de leurs moissons confisquées des bons en allemand portant cette mention ironique : « payable à Berlin à la fin de la guerre ». Les civils subissent un véritable régime de terreur : à Liévin, toujours, un homme en possession d’un pigeon est soupçonné d’espionnage. Il est passé par les armes.
En 1918, face à leur défaite, les Allemands programment une destruction systématique du bassin minier : 110 millions de mètres cube inondent le sous-sol minier. Il faudra plusieurs années de pompage pour remettre les mines en état. Et ce n’est qu’en 1925, 7 ans après le départ des Allemands que le bassin minier retrouvera son niveau de production d’avant-guerre.