Armentières : privée d'allocations, désemparée, la maman d’un enfant trisomique se suicide

Maman de deux enfants, dont un handicapé, Émilie Loridan a mis fin à ses jours. Elle ne percevait plus d’allocations de la CAF et n’arrivait plus à joindre les deux bouts.

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C’est une tragédie dont la Caisse d’allocations familiales du Nord se serait bien passée. Émilie Loridan, 31 ans, maman de deux enfants âgés de huit et six ans, s’est suicidée dimanche dernier. La jeune femme avait alerté La Voix du Nord pour exposer son casse tête financier. Mère d’une fille trisomique scolarisée en Belgique, elle ne percevait plus d’allocation enfant handicapé en France. Fatiguée et à bout, elle ne savait plus comment s’en sortir.

398€ pour vivre

Sans aide au logement ni APL, séparée de son compagnon sans pension alimentaire, Émilie ne percevait plus rien de la Caisse d’allocations familiales. Devant les difficultés de scolarisation des enfants trisomiques en France, elle avait choisi de confier sa fille à un établissement en Belgique. Mais en percevant l’allocation enfant handicapé du Royaume de 398€ mensuel, elle ne pouvait plus prétendre à l’aide française. Côté français, on lui réclamait même le remboursement de prestations RSA trop-perçues.

La Caisse d’allocations familiales a exprimé son émotion sur Twitter. « À part me dire que je dois demander une pension alimentaire au papa de mes enfants, je n’ai rien de plus », déplorait-elle à La Voix du Nord début mai. La Caisse d’allocations familiales se justifiait en expliquant que c’est la Belgique qui aurait du la prendre en charge. « Le papa étant belge et en activité, la petite fille trisomique devait prioritairement percevoir l’allocation belge. » Emilie, complètement démunie, avait raconté à La Voix du Nord son quotidien de mère seule et incapable de reprendre le travail : « Les horaires étaient difficilement conciliables pour reprendre une activité professionnelle. » La ville d'Armentières l'avait aidée : suivi avec un travailleur social, logement, épicerie sociale mais n'arrivait plus à entrer en contact avec elle depuis quelques semaines. Elle avait également alerté le Défenseur des droits.

Un drame humain qui interroge sur la prise en charge de certaines situations compliquées. Dans un communiqué, la CGT de la CAF refuse de commenter l’affaire et se contente de « réaffirmer avec force que c’est la solidarité qui est au cœur de nos combats. » 

Les funérailles d’Émilie Loridan auront lieu ce samedi 9 juillet à 9 h 30 à l’église Notre-Dame-du-Sacré-Cœur à Armentières.

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