Après l'attentat de Nice, le chef de l'État a indiqué qu'il allait recourir aux forces de la réserve opérationnelle. Dans ces rangs, on trouve des volontaires et d'anciens militaires.
La réserve opérationnelle, à laquelle le président François Hollande a décidé de faire appel après l'attentat de Nice, constitue un vivier de volontaires et anciens militaires, au service des armées et de la gendarmerie.
Elle comprend 180 000 hommes et femmes au total, toutes catégories confondues, parmi lesquels l'Etat peut puiser en cas de nécessité. L'armée compte à elle seule 28 000 réservistes volontaires et la gendarmerie 26 000, selon les données du Conseil supérieur de la Réserve militaire. Ces volontaires, issus de la société civile (salariés, professions libérales, étudiants...) ou anciens militaires, signent un contrat pour une durée d'un à cinq ans, assorti d'une solde et servent en moyenne 25 jours par an. S'y ajoute une réserve beaucoup plus importante de 98.000 anciens militaires d'active et 28.000 anciens gendarmes, soumis à une obligation de disponibilité dans les cinq ans suivant la fin de leur contrat.
Mobilisables 30 jours pas an
François Hollande a annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi qu'il allait "faire appel à la réserve opérationnelle, c'est-à-dire à tous ceux qui à un moment ont été sous les drapeaux ou dans les effectifs de la gendarmerie pour venir soulager les effectifs de policiers et de gendarmes". Les anciens militaires d'active ne peuvent être de facto rappelés que dans des cas exceptionnels de crise, tels qu'agressions armées ou menaces mettant en cause la sécurité nationale, selon le Code de la défense.Les volontaires, qui ont des périodes de réserve régulières, avec entraînement au tir et au secourisme, sont a priori rapidement opérationnels.
Ils sont mobilisables 30 jours maximum par an, un seuil qui peut être porté à 60 jours "pour répondre aux besoins des armées", voire 150 jours "en cas de nécessité liée à l'emploi des forces" ou même 210 jours "pour les emplois présentant un intérêt de portée nationale ou internationale".
Pendant leurs périodes de réserve, ils remplissent les mêmes missions que les militaires d'active, avec le même statut. Soldats, sous-officiers ou officiers, ils effectuent des manoeuvres, participent à la surveillance du territoire ou renforcent les états-majors. Ils peuvent aussi apporter des expertises techniques rares (communications, connaissance de langues étrangères, spécialiste logistique).
Hollande veut porter leur nombre à 40 000 en 2019
Un petit nombre d'entre eux (environ 300) sont envoyés chaque année sur les théâtres d'opérations extérieurs, notamment dans le service de santé des armées ou le renseignement. François Hollande avait déjà décidé de renforcer cette réserve de volontaires, au lendemain des attentats de novembre 2015, afin de soutenir une armée très engagée sur tous les fronts, des opérations extérieures à la défense du territoire national (plus de 30.000 hommes au total).Le nombre de réservistes volontaires doit ainsi être porté à 40 000 d'ici 2019, contre 28 000 aujourd'hui, un objectif ambitieux au regard des moyens financiers disponibles et de la difficulté à recruter. L'idée est de pouvoir déployer 1 000 réservistes en appui de l'opération Sentinelle, qui mobilise 7 000 à 10 000 soldats en permanence sur le territoire national depuis les attentats de 2015.
"Nous aurons d'ici la fin de l'année 700 réservistes engagés au quotidien pour l'opération Sentinelle, là où ils étaient 300 il y a encore quelques mois", relevait le chef d'état-major des Armées, le général Pierre de Villiers, dans une interview à la veille du 14 juillet.